Législatives ivoiriennes : redécoupage électoral, mode d’emploi
Le redécoupage électoral auquel le pouvoir a procédé en vue des législatives du 11 décembre passe mal. Le FPI de Gbagbo en a fait un motif de boycott du scrutin et le PDCI de Bédié juge qu’il favorise trop son allié, le RDR de Ouattara, à son détriment. Explications.
Laurent Akoun, le secrétaire général par intérim du Front populaire ivoirien (FPI), ne décolère pas. Il juge le nouveau découpage électoral « tout simplement scandaleux ». Ce qui justifie, entre autres, le refus de son parti d’aller aux législatives. « Sur les 30 nouvelles circonscriptions (sur un total de 255, NDLR) créées par le nouveau pouvoir, indique Akoun, 16 sont au Nord, au-dessus de Bouaké, région favorable au RDR d’Alassane Ouattara. » Sans le dire explicitement, des cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), allié du Rassemblement des républicains (RDR), dénoncent aussi un « redécoupage sur mesure » pour offrir une majorité confortable au parti présidentiel. « Faux », rétorque Bamba Yacouba, porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI), qui assure que la nouvelle carte électorale repose uniquement sur le ratio entre le nombre d’habitants et la superficie, comme ce fut le cas sous Gbagbo en 2001. Problème : le dernier recensement général de la population remonte à 1998 et depuis la crise en 2002, les Ivoiriens ont eu plutôt tendance à migrer vers le sud.
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Par André Silver Konan, à Abidjan
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