Présidentielle en RDC : toujours pas de résultats, la tension à son comble à Kinshasa
Jeudi soir, la Ceni a de nouveau reporté de 24 heures l’annonce des résultats complets provisoires de la présidentielle en RDC, après l’avoir repoussée une première fois de 48 heures. Elle devrait les publier ce vendredi, alors que les accusations de fraudes massives se multiplient et que le pays s’attend à des violences après la contestation prévisible de la victoire annoncée de Joseph Kabila par l’opposant Étienne Tshisekedi.
Sans raison valable pour de nombreux observateurs, l’annonce des résultats complets provisoires de la présidentielle du 28 novembre en RDC a été une nouvelle fois reporté jeudi soir par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Elle devrait cependant être faite ce vendredi. « Nous devons comparer si les résultats reçus sur procès-verbaux correspondent à ceux reçus par valise satellite. C’est un travail énorme et nous devons le faire pour assurer la crédibilité et la conformité des chiffres que nous allons communiquer », s’est justifié le président de la Ceni, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda.
À Kinshasa, c’est l’incompréhension qui règne : pourquoi la Ceni a-t-elle d’abord repoussé l’annonce de 20 heures (19 heures GMT) à 22 heures – si ce n’est pour des raisons politiques – avant de reculer encore la date fatidique de quelque 24 heures ? Que redoute-t-elle ?
Tendance irréversible
En fin de journée, une source proche de la Ceni avait assuré qu’il manquait encore quelques procès verbaux venant des 167 centres locaux de compilation des résultats. Mais les résultats complets ne devraient de toute façon pas pouvoir renverser la nette tendance qui s’est dégagée des derniers résultats partiels communiqués lundi dernier portant sur un peu plus de 89% des bureaux de vote. Ceux-ci placent en tête le président sortant Joseph Kabila (49%) avec 2,6 millions de voix d’avance sur son principal challenger Étienne Tshisekedi (33,3%).
Le Sphinx de Limete a déjà indiqué depuis une semaine qu’il rejetait tous les résultats partiels. Pourra-t-il en aller autrement des résultats globaux qui confirment la « victoire » de Kabila ? La contestation prévisible des résultats fait craindre des violences dans le pays, et notamment dans la capitale Kinshasa, véritable fief de Tshisekedi placé sous une forte surveillance policière. Mais il y a encore la solution du recours devant la Cour suprême de justice (CSJ), qui doit proclamer le nom du vainqueur de la présidentielle le 17 décembre prochain.
(Avec AFP)
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