Transport aérien : cap sur l’Afrique pour le fondateur d’EasyJet

Stelios Haji-Ioannou, le fondateur d’EasyJet, envisage de lancer une nouvelle compagnie aérienne « low cost » en Afrique. Un véritable challenge pour l’homme d’affaires britannique d’origine chypriote.

Un avion de la compagnie low cost EasyJet à Roissy, le 21 novembre 2008. © AFP

Un avion de la compagnie low cost EasyJet à Roissy, le 21 novembre 2008. © AFP

Publié le 8 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Et si une nouvelle compagnie « low cost » supplantait EasyJet en Afrique? C’est le défi que semble vouloir relever Stelios Haji-Ioannou, le fondateur même d’EasyJet. Son projet de création d’une nouvelle compagnie aérienne, d’ores et déjà baptisée « FastJet.com », a été dévoilé cette semaine. « L’Afrique doit désormais être considérée comme la dernière frontière de la révolution du transport aérien qui a débuté aux États-Unis dans les années 70 et que je suis fier d’avoir menée en Europe dans les années 90 », a-t-il déclaré.

Marché prometteur mais risqué, l’Afrique bénéficie de l’essor d’une classe moyenne qui alimente un trafic aérien en hausse. Une véritable opportunité pour Stelios Haji-Ioannou, fort du succès d’EasyJet en Europe. L’homme d’affaires britannique d’origine chypriote contrôle toujours, avec les membres de sa famille, plus de 38% du capital de la compagnie aérienne, à travers son holding EasyGroup.

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Nul doute que son expérience et celle de ses partenaires, comme Rubicon Diversified Investments, une petite société cotée en Grande-Bretagne, dont le groupe Lonrho est actionnaire, lui sera plus que bénéfique dans son projet de lancement d’une compagnie aérienne à bas coûts. Lonrho est déjà présent sur le continent où il possède Fly540, qui exploite les lignes régionales au Kenya, en Angola et au Ghana.

Nombreux défis

« Dans tous les pays du monde, les compagnies à bas coûts ont été bien reçues par le marché et je ne doute pas que ce serait le cas aussi en Afrique », estime John Strickland, dirigeant du cabinet JLS Consulting et spécialiste du secteur aérien. Mais l’implantation de FastJet.com sur le continent ne sera sans doute pas aisée. Le manque d’infrastructures comme de personnel qualifié, les réglementations locales complexes et parfois obscures ont souvent rebuté les magnats du transport aérien. D’autant que ce type de transporteurs reste pour l’instant limité au Maghreb et à l’Afrique du Sud, dont les structures plus adaptées et le tourisme plus développé attirent davantage les investisseurs.

« Cela pourrait être vraiment un moteur pour les économies africaines », ajoute M. Strickland, tout en invitant Stelios Haji-Ioannou à ne pas « sous-estimer les défis » qui se posent. Il est vrai que le développement d’un réseau aérien fiable et surtout abordable pour la population relève du nécessaire pour certaines régions isolées dont les routes sont parfois encore inexistantes ou impraticables.

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Autre difficulté : l’animosité dont a fait preuve EasyJet à l’annonce du projet de lancement de la nouvelle compagnie aérienne. Sir Stelios, qui n’occupe plus aucun rôle de direction au sein de l’entreprise, entretient de mauvaises relations avec celle-ci, sur fond de récurrentes batailles juridiques.

Alertée dès septembre du projet, EasyJet a confirmé qu’elle ferait « tout ce qui est nécessaire » pour protéger ses intérêts. Implantée principalement en Europe, la compagnie dessert également le Maroc et l’Égypte, où FastJet.com pourrait devenir une concurrente redoutable. À suivre…

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(Avec AFP)

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