Législatives ivoiriennes : une campagne électorale marquée par l’inquiétude sur la sécurité

La sécurité est l’un des principaux enjeux des législatives du 11 décembre en Côte d’Ivoire. Boycotté par le parti de Laurent Gbagbo, le scrutin va se jouer essentiellement entre le RDR d’Alassane Ouattara, le PDCI de Henri Konan Bédié et… les indépendants du FPI.

Le boycott du FPI risque de favoriser l’abstention et de laisser tous les pouvoirs au camp Ouattara. © AFP

Le boycott du FPI risque de favoriser l’abstention et de laisser tous les pouvoirs au camp Ouattara. © AFP

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Publié le 7 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 18h52.

La campagne électorale s’est arrêtée brutalement pour Narcisse Gaoudé. Ce candidat du Rassemblement des républicains (RDR, parti d’Alassane Ouattara) à Logoualé (ouest du pays) est décédé mardi des suites de ses blessures causées par un incendie aux origines inconnues, à son domicile. La Commission électorale indépendante (CEI) a reporté la campagne dans cette localité, comme le prévoit le code électoral. Le scrutin y sera organisé après un nouvel appel à candidature, dans un mois.

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Autre incident tragique, clairement criminel celui-là : mercredi après-midi, un engin explosif a fait trois morts à Grand Lahou, près d’Abidjan, pendant les préparatifs d’un meeting du PDCI. La sécurité est donc bien l’un des enjeux cruciaux du scrutin, boycotté par le Front populaire ivoirien (FPI, parti de Laurent Gbagbo). Le parti de l’ex-chef de l’État, transféré la semaine dernière à La Haye ainsi que le Congrès national pour la résistance démocratique (CNRD, coalition de partis politiques et mouvements pro-Gbagbo) ont appelé leurs militants à boycotter ces élections.

Les pro-Gbagbo souhaitaient obtenir des garanties pour la sécurité de leurs potentiels candidats surtout dans le nord du pays, jusque-là contrôlé par les ex-combattants des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN, ex-rebelles). Ils souhaitaient aussi la recomposition de la CEI et la libération des prisonniers « politiques », dont Laurent Gbagbo et son épouse Simone. Sur tous ces points, ils n’ont rien obtenu.

Ils restent dans la course

Pourtant, certains responsables pro-Gbagbo sont dans la course, la plupart en tant qu’indépendants. C’est le cas du député Victor Basile Séri Dehoua, qui a mis en place une coordination dite des « indépendants FPI ». Lui et certains de ses camarades maintiennent leur candidature et sont en campagne. Nombreux parmi eux sont assurés d’être élus dans des zones traditionnellement favorables au FPI.

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Cependant, le groupe s’est fracturé suite au transfèrement de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI). Le député Bernard Youan, s’est retiré de la course mardi. Avec lui, plusieurs autres candidats indépendants. « Nous refusons de légitimer un pouvoir anti-démocratique, enclin à l’exclusion », explique Bernard Youan. Officiellement pourtant, tous les députés concernés restent dans la course. De source proche de la CEI, aucune candidature n’a encore été retirée, en dépit des déclarations des uns et des autres.

Désistements spectaculaires

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À l’intérieur du pays, dans cette fin de campagne, l’on assiste de plus en plus à des désistements souvent spectaculaires. Comme à Ferkessédougou (nord du pays), où Florent Miguissigué, le candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, parti d’Henri Konan Bédié) s’est retiré en faveur du Premier ministre Guillaume Soro, candidat du RDR.

À Daloa, la liste des indépendants est très divisée. Samba Coulibaly, en tête de liste, s’est retiré peu après le lancement de la campagne électorale, le 3 décembre, mais ses deux colistiers ne l’entendent pas de cette oreille. Ils poursuivent la campagne, sans lui. « On ira jusqu’au bout », confie l’un d’entre eux à jeuneafrique.com, Marc Koffi.

Outre la sécurité, les deux autres enjeux de l’élection sont le taux de participation et le nombre de sièges qui sera remporté par chacun des deux principaux partis de la mouvance présidentielle, le RDR et le PDCI, qui vont en rangs dispersés.

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