Égypte : les Frères musulmans remportent 66% des sièges individuels
Le second tour des élections égyptiennes confirme la large victoire des Frères musulmans pour le mode de scrutin individuel et laisse un goût amer aux libéraux.
Les candidats indépendants rattachés au parti de la Liberté et de la Justice (PLJ) ont remporté 36 sièges indépendants sur 54 (66%), au deuxième tour des législatives égyptiennes, a fait savoir l’organe politique de la célèbre confrérie des Frères musulmans.
Ce deuxième tour, organisé lundi et mardi, portait sur un tiers du total des sièges attribués au scrutin uninominal.
La semaine dernière, les Frères musulmans avaient déjà remporté une victoire éclatante (36% des voix) au niveau du mode de scrutin proportionnel à liste, qui concernait un tiers des 27 gouvernorats du pays.
Les libéraux dépités
Mohamed el-Baradei, candidat à la présidentielle, a pris acte sur un ton amer de la défaite des libéraux égyptiens, pourtant en pointe de la révolte qui a poussé Hosni Moubarak à démissionner en février 2011.
« Laissez (les islamistes) gouverner, et qu’ils aient leurs chances, les gens découvriront que les slogans ne suffisent pas », a-t-il ainsi affirmé au quotidien indépendant Al-Chourouq.
L’ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et Prix Nobel de la paix, s’est en aussi violemment pris à l’armée au pouvoir, soulignant l’échec des militaires, concernant la gestion de la transition démocratique du pays.
« Nous vivons aujourd’hui dans un système fasciste avec des tribunaux militaires et la loi d’urgence, et s’il y avait un autre round de la révolution, elle sera chargée de colère et de violence », a-t-il ainsi déclaré.
L’ex-secrétaire général de la ligue arabe, Amr Moussa, qui affiche lui aussi ses ambitions pour la présidence en Égypte, a également réagi en invitant les islamistes du monde arabe à respecter les principes de la modernité et de la démocratie.
« Ceux qui ont été élus doivent comprendre qu’ils doivent vivre avec leur siècle », a-t-il ainsi déclaré lors d’une conférence à Dubaï.
Démocratie
Amr Moussa a toutefois reconnu que les succès électoraux remportés par les islamistes en Tunisie ou en Égypte étaient le résultat du jeu démocratique : « Nous ne pouvons pas parler de démocratie, puis en contester les conséquences. La démocratie, c’est ce que veut le peuple. »
Les Frères musulmans, ont de leur côté fait savoir qu’ils descendraient dans la rue si un trucage était avéré dans les résultats des élections, ou concernant la manipulation de la Constitution.
Après les 9 gouvernorats qui ont déjà voté pour leurs députés, les autres régions se rendront aux urnes à partir de la semaine prochaine jusqu’au 11 janvier.
Le processus se poursuivra jusqu’en mars avec l’élection de la Choura, la chambre haute consultative.
(Avec AFP)
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