RDC : climat explosif dans l’attente des résultats de la présidentielle
Les résultats de la présidentielle congolaise du 28 novembre doivent être annoncés ce mardi 6 décembre, selon la loi électorale. Mais en raison du climat de tension croissante qui règne en RDC, ce sont plutôt des résultats partiels provisoires qui sont encore attendus.
Mise à jour le 06/12 à 10H55
Et si au chaos électoral succédait le chaos tout court ? Après un scrutin marqué par les violences, les irrégularités et les accusations de fraudes tous azimuts, l’annonce des résultats des élections présidentielle et législatives, attendue ce mardi 6 décembre, pourrait mettre le feu aux poudres en RDC. Mais cette inquiétude pourrait faire reculer le gouvernement et le pousser à ne livrer que des résultats partiels.
« Nous allons d’abord nous assurer que tous les procès-verbaux sont arrivés et que nous avons toutes les informations. Sinon, on ne pourra donner qu’un rapport partiel », a confirmé lundi soir le pasteur Daniel Mulunda, président de la Ceni.
L’oppositition congolaise rejeté les précédents résultats partiels portant sur 33,3 % des bureaux, annoncés vendredi soir. De nouveaux résultats annoncés lundi soir par la Ceni et portant sur 66 % des bureaux confirment l’avance du président sortant Joseph Kabila (46,4% des voix) qui précèderait d’environ 1,3 million de voix l’opposant Étienne Tshisekedi (36,2%). « L’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social, le parti de Tshisekedi) met en garde M. Ngoy Mulunda et Kabila pour qu’ils respectent la volonté du peuple » avait tonné samedi Tshisekedi, ajoutant qu’« en cas de besoin » il lancerait un « mot d’ordre », sans plus de précisions.
Dispositif policier
Les autorités redoutent de nouvelles explosions de violences, alors que de premiers heurts ont eu lieu lundi. Les forces de l’ordre ont fait l’usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants à Kinshasa. Des coups de feu ont également retenti dans une ville de la province occidentale du Kasaï, fief d’Étienne Tshisekedi.
La police « a pris ses dispositions (…) pour maintenir l’ordre public et le rétablir au cas où il y aurait des troubles », a prévenu lundi son chef, le général Charles Bisengimana qui a déployé quelque 20 000 militaires dans la capitale très largement acquise à l’opposition. Des violences pourraient aussi éclater au Katanga (sud-est), ou dans les Kasaï Occidental et Oriental (centre).
L’ONG International Crisis Group a émis un bulletin d’alerte pour la RDC en la classant dans la catégorie « risque de conflit ». Les résultats définitifs de la présidentielle doivent être proclamés le 17 décembre par la Cour suprême, et le président doit prêter serment le 20 décembre. Les chiffres provisoires des législatives seront donnés quant à eux mi-janvier.
(Avec Agences)
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