Présidentielle en RDC : tensions croissantes et rumeurs de report des résultats

Prévue mardi 6 décembre, l’annonce des résultats globaux provisoires de la présidentielle du 28 novembre pourrait être reportée d’un jour selon des observateurs étrangers présent en République démocratique du Congo (RDC). La crainte de violences est dans tous les esprits et, par précaution, de nombreux kinois se rendent de l’autre côté du fleuve à Brazzaville.

Des agents de la Ceni le 2 décembre 2011 à Goma. © AFP

Des agents de la Ceni le 2 décembre 2011 à Goma. © AFP

Publié le 5 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

« L’image que nous avons c’est celle d’un train à grande vitesse qui va tout droit contre le mur ». Un commentaire, signé Mgr Nicolas Djombo, le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), particulièrement évocateur au moment des rumeurs d’un report du résultat final commencent à circuler.

La Commission électorale congolaise (Ceni) devait donner dimanche soir de nouveaux résultats partiels de la présidentielle du 28 novembre. Mais selon un observateur étranger présent en RDC, l’annonce des résultats globaux provisoires, prévue initialement mardi 6 décembre, « pourraient être repoussés à mercredi », en soulignant les ratés et retards dans le dépouillement, notamment pour Kinshasa, un fief de l’opposition avec, 3,3 millions d’électeurs inscrits.

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Un possible report qui aurait lieu dans un contexte de tension croissante. Un couvre-feu a été mis en place à Mbuji-Mayi, la capitale du Kasaï oriental et fief d’Étienne Tshisekedi, la garde républicaine déployée à Lubumbashi, la capitale provinciale du Katanga.

3 000 personnes ont rejoint Brazaville

Environ 3 000 personnes ont déjà quitté la capitale de la RDC pour rejoindre celle du Congo voisin. « Il y a effectivement un peu plus de personnes que d’habitude, plus de gens dans les supermarchés, et les hôtels de la ville sont saturés, mais ce n’est pas l’exode avec baluchons sur la tête », a nuancé un diplomate étranger à Brazzaville contacté par l’AFP depuis Kinshasa.
« Nous ne sommes pas en situation de crise déclarée », a quant à lui déclaré le ministre de l’Intérieur du Congo-Brazzaville, Raymond Zéphirin Mboulou.

Des premiers résultats partiels portant sur 33,3% des quelque 64 000 bureaux de vote ont été publiés dimanche par la Ceni. Ils ont été immédiatement contestés par l’ensemble de l’opposition.

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Dans une déclaration commune lue dans un hôtel de Kinshasa par le président du parti UNC (Union pour la nation congolaise), Vital Kamerhe, qui a apporté samedi son soutien à Tshisekedi « l’opposition politique congolaise », qui regroupe aussi l’UDPS et le parti du président du Sénat Léon Kengo, autre candidat à la présidence, a rejeté « tout résultat partiel » et le considère comme « nul ».

Mise en garde

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« L’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social, son parti) met en garde M. Ngoy Mulunda (le président de la Ceni) et (le président) Kabila pour qu’ils respectent la volonté du peuple », a, quant à lui, déclaré Étienne Tshisekedi menaçant qu’ « en cas de besoin » il lancera un « mot d’ordre », sans plus de précisions.

(Avec AFP)

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