Égypte : vers une victoire des Frères musulmans aux législatives

Réprimés sous Moubarak, les Frères musulmans sont les grands vainqueurs des élections législatives lancées le lundi 28 novembre en Égypte.

Décompte des bulletins de vote le 29 novembre 2011 au Caire. © Mahmud Hams/AFP

Décompte des bulletins de vote le 29 novembre 2011 au Caire. © Mahmud Hams/AFP

Publié le 1 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Les résultats officiels des élections législatives, qui ont connu une mobilisation inédite, ne seront pas annoncés avant jeudi soir. Mais les Frères musulmans se targuent déjà d’une large victoire.

Le parti de la liberté et de la justice, (PLJ), organe politique de la célèbre confrérie a en effet annoncé que ses listes avaient obtenu plus de 40% des voix, lors de la première phase du vote qui s’est déroulée lundi 28 et mardi 29 novembre dans un tiers du pays.

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« Les premiers résultats obtenus à l’issue du dépouillement dans la majorité des bureaux montrent que les listes du Parti de la liberté et de la justice arrivent en tête avec plus de 40% des voix » a ainsi assuré le parti dans un communiqué. Selon le texte, les Frères musulmans seraient suivi par les salafistes du parti al-Nour, et les libéraux du Bloc égyptien.

Les jeux ne sont pas encore fait puisque les élections sont loin d’être terminées : la dernière phase des législatives doit s’achever le 11 janvier. Elle sera suivie d’élections pour la Choura (chambre haute consultative), elles-mêmes étalées jusqu’au 11 mars. Mais si la tendance constatée par les Frères se confirme lors des prochaines étapes du scrutin, la confrérie deviendra la première force politique en Égypte, après des décennies de répression.

Tensions attendues

D’après la déclaration constitutionnelle adoptée unilatéralement en mars dernier, le Parlement n’a que bien peu de pouvoir, face au tout-puissant Conseil suprême des forces armées. Un état de faits que la confrérie espère changer puisqu’elle exige que la majorité parlementaire soit en charge de former un gouvernement de coalition.

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Les frères musulmans ne réclament pas ouvertement un « État islamique », mais leur ascension politique inquiète les milieux laïcs et coptes.

Ce premier tour, malgré ses irrégularités et ses problèmes techniques a été salué par la presse comme un « test de la démocratie » réussi, et s’est achevé sans accroc après dix jours de manifestations violentes hostiles aux militaires, faisant 42 morts et 3 000 blessés.

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Les affrontements ont cependant repris mardi soir, immédiatement après le scrutin, lorsque les manifestants de la place al-Tahrir ont été attaqués par des civils armés. Cela n’a pas empêché la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, de féliciter mercredi l’Égypte, « pour le début pacifique et réussi de son processus électoral » et a demandé « la poursuite d’une transition vers la démocratie juste, transparente et ouverte », avant de préciser que « Les Égyptiens [avaient] raison d’être fiers ».

Si la mobilisation sur la place Tahrir s’était tassée lors du scrutin, elle devrait reprendre avec de nouveaux appels lancés pour l’organisation de deux manifestations vendredi 2 décembre : la première favorable au Conseil suprême, la seconde hostile.

(Avec AFP)

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