Côte d’Ivoire : le mystère Séka Séka reste entier

Arrêté le 15 octobre à bord d’un avion en transit sur l’aéroport d’Abidjan, le commandant de gendarmerie Anselme Séka Yapo, alias « Séka Séka », est toujours détenu au secret par les autorités ivoiriennes, en attendant son transfert dans un pénitencier militaire. De quoi est-il accusé ?

Anselme Séka Yapo après son arrestation le 15 octobre 2011 à l’aéroport d’Abidjan. © Capture d’écran Youtube/Abidjan.tv

Anselme Séka Yapo après son arrestation le 15 octobre 2011 à l’aéroport d’Abidjan. © Capture d’écran Youtube/Abidjan.tv

Publié le 28 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Au fur et à mesure que la procédure avance, le mystère planant sur « l’affaire Séka Séka » reste entier. Selon une source proche de l’enquête, l’aide camp de l’ex-Première dame Simone Gbagbo est suspecté d’être au cœur d’activités déstabilisatrices contre le pouvoir d’Alassane Ouattara. «  Séka Séka préparait un coup d’État, nous avons saisi dans son ordinateur tout son dispositif opérationnel », confie-t-on.

Selon les autorités, le document de stratégie militaire récupéré dans les affaires de Séka Séka prévoyait une attaque aérienne massive sur la présidence ivoirienne, la Primature et plusieurs autres cibles d’Abidjan. «  Il y a deux hypothèses, explique une source autorisée qui a requis l’anonymat. La première : Séka Séka se rendait à Conakry pour rencontrer le chef d’état-major des armées guinéennes pour entrer en possession des avions de chasse de l’armée ivoirienne que Laurent Gbagbo avait stationnés à Conakry pendant la crise franco-ivoirienne de novembre 2004. La deuxième hypothèse, c’est qu’il avait rendez vous avec des Biélorusses qui devaient lui livrer les moyens aériens ».

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"L’enfant terrible de la refondation"

D’autres sources affirment cependant que Séka Séka est retenu uniquement pour son passé sous le régime de Laurent Gbagbo. Des rapports d’ONG internationales et des Nations unies lui imputent la paternité des « escadrons de la mort » qui ont écumé le pays entre septembre 2002 et mars 2003. « L’enfant terrible » de la « refondation », il aurait également joué un rôle pendant la grave crise postélectorale, notamment dans la répression des partisans d’Alassane Ouattara.

Le parquet militaire a d’ores et déjà inculpé Séka Séka d’assassinat, de violations de consignes militaires, d’atteinte à la défense nationale, etc. Mais des proches de Séka Séka estiment qu’il est accusé injustement. « Il commençait à ne plus avoir de ressources financières pour vivre au Togo et au Ghana. Il se rendait en guinée pour prospecter quant il s’est fait prendre », croit savoir un membre de son entourage.

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Par Baudelaire Mieu, à Abidjan

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