Égypte : le nouveau Premier ministre Ganzouri ne rassure pas les manifestants

Le « vendredi du tournant », tel qu’il avait été surnommé par les manifestants, s’est terminé sans débordement dramatique, sur la place Tahrir du Caire, où s’était encore rassemblés pendant la journée des milliers d’Égyptiens. Mais la nomination de Kamal el-Ganzouri au Poste de Premier ministre ne satisfait pas les contestataires.

Affrontements entre les manifestants et la police, le 22 novembre sur la place Tahrir. © AFP

Affrontements entre les manifestants et la police, le 22 novembre sur la place Tahrir. © AFP

Publié le 25 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Après plus d’une semaine de manifestations, la place Tahrir ne désemplit pas : des milliers d’Égyptiens scandaient jusqu’à vendredi matin « Maréchal, réveille toi, c’est ton dernier jour! », faisant allusion au maréchal Hussein Tantaoui, dirigeant de fait du pays. Ces derniers jours, les affrontements au Caire comme dans d’autres villes du pays auraient fait officiellement 41 morts et plus de 3 000 blessés.

Les manifestations de vendredi en Égypte surviennent à trois jours du début des premières législatives de l’après-Moubarak, maintenues par le pouvoir militaire en dépit de la crise actuelle. Et le mécontentement des révoltés s’est trouvé renforcé par la nomination dans la journée, par le Conseil suprêmes des forces armées, de Kamal el-Ganzouri (78 ans) au poste de Premier ministre, en remplacement d’Essam Charaf, contraint à la démission en raison des troubles actuels.

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Proche de l’ancien régime

Ganzouri, ancien chef du gouvernement de Hosni Moubarak (de 1996 à 1999) a été immédiatement contesté en raison de son passé de proche de l’ancien régime. Il a seulement déclaré qu’il ne présenterait pas de gouvernement avant le début des élections législatives, dont le processus doit commencer lundi.

Sur la place Tahrir, la foule comptait ce matin quelques grands noms de la contestation, comme Mohamed el-Baradei, ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la paix en 2005. Quant à Ahmed el-Tayyeb, le grand imam d’Al-Azhar, il a fait savoir son soutien aux manifestants, chose inhabituelle pour le pays où l’imam, nommé par le président de la République, n’adopte que très rarement des positions opposées au pouvoir.

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Toutefois, le calme régnait sur la place, au lendemain d’un accord conclu entre manifestants et forces de l’ordre pour faire cesser les affrontements. Ce qui n’a pas empêché la police de murer la rue Mohamed Mahmoud, menant au ministère de l’Intérieur, par peur d’un déchaînement de violence. New Roman","serif";">

Le vendredi de la dernière chance

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Mardi, l’armée avait tenté de calmer les esprits en promettant une présidentielle avant juin 2012, une annonce jugée insuffisante par les manifestants qui réclament fermement le retour rapide à une gouvernance civile. L’armée a toutefois écarté jeudi l’hypothèse d’un départ immédiat du pouvoir, assurant que cela reviendrait à "trahir le peuple". À quelques kilomètres de Tahrir, dans le quartier d’Abbassiya, des milliers de partisans leur donnaient raison, en manifestant leur soutien au pouvoir militaire.New Roman","serif";">

Ce vendredi, qualifié par la presse égyptienne de « vendredi de la dernière chance » ou de « vendredi du tournant », s’est fini dans le calme. Il était également l’objet de toutes les inquiétudes pour la communauté internationale, après qu’une série d’agressions sexuelles a été relevée dans la capitale, notamment contre des femmes journalistes.

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