Libye – CPI : Moreno-Ocampo affirme la primauté de la justice nationale pour juger Seif el-Islam
En visite à Tripoli, Luis-Moreno-Ocampo a affirmé que si la justice libyenne pouvait juger Seif el-Islam, l’action de la CPI à son encontre s’éteindrait. Comme le Premier ministre Abdurrahim el-Keib, il a également émis des doutes sur la capture d’Abdallah Senoussi.
« La primauté est au système national. S’ils [les Libyens, NDLR] veulent [juger Seif el-Islam, NDLR], nous ne sommes pas en compétition avec eux. Nous le ferons quand ils ne sont pas en mesure de le faire », a déclaré le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo à Tripoli, mercredi 23 novembre. « Dès qu’ils peuvent le faire, nous arrêtons. C’est le système. Et c’est ce que nous discutons ici », a-t-il ajouté. « Du moment que les autorités libyennes mènent les bonnes investigations et qu’elles les présentent aux juges de la CPI, la règle dit qu’elles peuvent le faire ».
Les propos diplomatiques de l’Argentin sont tout naturels, alors que la Libye a affirmé ne pas vouloir exécuter le mandat d’arrêt de la CPI concernant le fils de Kadhafi. Mais Tripoli devra faire une demande formelle à La Haye pour juger Seif el-Islam et prouver que son système judiciaire est opérationnel, ce qui est encore loin d’être le cas.
À ce sujet, l’ancien ministre de la Justice du Conseil national de transition (CNT), Mohamed Allagui, a déclaré qu’un « accord de coopération » devrait être signé prochainement entre la CPI et le CNT pour fixer les modalités du transfert du dossier. Moreno-Ocampo a cependant cru bon de préciser que la CPI n’avait pas pour rôle de « vérifier l’équité des procès ».
Le gouvernement critiqué par les Amazighs
Par ailleurs, le mandat d’arrêt de la CPI concernant aussi Abdallah Senoussi, l’ancien chef des services de renseignement de Mouammar Kadhafi, Moreno-Ocampo a émis des doutes sur l’arrestation de celui-ci. Il rejoint donc le Premier ministre libyen, Abdurrahim el-Keib, qui avait dit lundi ne pas être absolument certain de la capture de l’ex-beau-frère de Kadhafi.
Enfin, le nouveau gouvernement libyen, annoncé mardi soir, est déjà vivement critiqué. Dans un communiqué, les Amazighs (berbères) de Libye ont dénoncé leur « marginalisation », estimant avoir été exclus des ministères importants et que leur représentativité dans le gouvernement « ne correspondait pas à leur présence » et leur contribution à la révolution libyenne. En conséquence, le Congrès amazigh libyen a ainsi appelé ses partisans à geler provisoirement leur coopération avec le Conseil national de transition (CNT) et le gouvernement de transition.
(Avec AFP)
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