Tunisie : la société civile s’invite à la première séance de la Constituante

À l’occasion du démarrage des travaux de l’Assemblée constituante tunisienne, la société civile a fait entendre une voix plurielle. Ce qui a suscité des remous parmi les députés.

Le président tunisien par intérim Fouad Mebazaa, le 22 novembre 2011 au palais du Bardo. © AFP

Le président tunisien par intérim Fouad Mebazaa, le 22 novembre 2011 au palais du Bardo. © AFP

Publié le 22 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

« Un pouvoir civil et non islamiste », « Non à l’ingérence étrangère, non à l’impérialisme du Qatar », « Liberté, dignité, égalité »… Ce sont les slogans qu’ont scandé plus d’un millier de Tunisiens et de nombreux représentants de la société civile mardi 22 novembre face au Palais du Bardo, où se déroulait la cérémonie solennelle marquant le début des travaux de l’Assemblée constituante.

De nombreux petits groupes débattaient avec fougue tandis que les représentants d’Ennahdha ont préféré s’éloigner. Dans la foule hétéroclite se mêlaient des responsables d’Amnesty International revendiquant l’abolition de la peine de mort, des mouvements « modernistes » et des associations de familles de martyrs ainsi que des membres de divers partis. « Ce rassemblement est un message; la société civile indique aux membres de la constituante qu’ils ont à tenir les engagements pour lesquels ils ont été élus par le peuple », fait remarquer Hamadi Rdissi, juriste et politologue.

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"Mère Souad" bat en retraite

Certains élus ont néanmoins choisi de traverser la foule, comme Ahmed Néjib Chebbi, leader du Parti Démocratique Progressiste (PDP), qui a été ovationné. Mais Souad Abderrahim, membre d’Ennahdha, qui avait fait scandale en refusant toute protection légale aux mères célibataires, a été largement conspuée aux cris de « dégage ! » « Mère Souad » a dû battre en retraite quand une mère célibataire, qui a perdu son logement, a tenté de l’agresser.

À l’intérieur de l’hémicycle, un premier incident est venu émailler la séance. Le doyen des élus, membre du Congrès pour la république (CPR) qui présidait la cérémonie, a provoqué l’indignation du PDP, d’Ettakatol et du Pôle démocratique en assénant : «  je dis à ceux qui n’ont pas accepté les résultats des élections, honte à vous d’avoir créé l’assemblée de la société civile » – en référence à la manifestation qui se déroulait dehors. Ennahdha et des membres du CPR ont applaudi. Mais Moncef Marzouki lui a demandé de s’en tenir à « suivre l’agenda de la séance et de fermer cette parenthèse ; le monde entier nous regarde. »

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Par Frida Dahmani, à Tunis

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