Égypte : les Frères musulmans quittent la place Al-Tahrir pour dialoguer avec le pouvoir

Alors que plusieurs partis politiques égyptiens préparent une grande manifestation mardi 22 novembre au Caire, les Frères musulmans ont, quant à eux, choisi de répondre présents à l’appel au dialogue du Conseil suprême des forces armées. Une tentative pour résoudre la crise politique après l’annonce de la démission du gouvernement, suite aux affrontements entre forces de l’ordre et manifestants qui ont provoqué la mort de 26 personnes.

Des manifestants lors des affrontements avec la police, le 21 novembre, place Al-Tahrir. © AFP

Des manifestants lors des affrontements avec la police, le 21 novembre, place Al-Tahrir. © AFP

Publié le 22 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Les opposants ne comptent pas arrêter maintenant leur mouvement en Égypte, malgré le lourd bilan humain (26 morts en trois jours) provoqué par les affrontements avec les forces de l’ordre place Al-Tahrir. Plusieurs mouvements politiques ont appelé à une grande manifestation mardi après-midi à 16H00 (14H00 GMT) sur la place emblématique de la capitale, pour protester contre le pouvoir militaire en place, moins d’une semaine avant la date prévue des élections législatives.

Prêt à négocier avec le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige actuellement le pays, le parti des Frères musulmans a décidé de ne pas répondre à l’appel à manifester. Lundi 21 novembre, le CSFA a invité les partis politiques à prendre part au dialogue afin de remédier à la situation qu’il a qualifié de « crise ». La mesure est intervenue suite à l’annonce par le gouvernement de sa démission, « au vu des circonstances difficiles que traverse actuellement le pays », sur laquelle le CSFA ne s’est pas encore prononcé.

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« Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a convoqué une réunion (de dialogue) aujourd’hui (mardi) et nous allons y participer », a assuré Saad al-Katatny, le secrétaire général du Parti de la liberté et la justice issu de la confrérie des Frères musulmans.

« La situation a besoin de calme et de dialogue. Plus le nombre (de manifestants) grandit, plus il y aura des tensions », s’est-il justifié. « Nous sommes pour le droit de manifester mais la situation actuelle est tendue et nous voulons la surmonter », a-t-il poursuivi. Mais le parti a également affirmé qu’il se montrera ferme sur ses revendications, « l’organisation du scrutin à la date prévue (28 novembre) et la remise du pouvoir à une autorité civile à la mi-2012, entre autres », selon les propos de Saad al-Katatny.

"Grand danger"

Les affrontements de ces derniers jours soulèvent de grandes craintes quant à l’organisation des élections législatives. Selon le ministère de la Santé, outre les 24 morts (23 au Caire, un à Alexandrie, auxquels s’ajoutent deux autres personnes d’après des sources médicales à Ismaïliya), 1900 personnes ont été blessées, pour la plupart dans la capitale. « Personne ne peut nier aujourd’hui que l’Égypte se trouve aujourd’hui face à un grand danger et devant un tournant », écrit mardi le quotidien gouvernemental Al-Goumhouriya.

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Suite aux manifestations, un communiqué du ministère de l’Intérieur fait état de quelque « 116 émeutiers arrêtés au Caire, 46 à Alexandrie et 29 à Suez », et accuse les manifestants d’avoir lancé des cocktails molotov et tiré avec des fusils de chasse, blessant 112 personnes dans le rang des forces de l’ordre. Le ministère a donc été chargé par le CFCA de mettre en place un comité afin de faire la lumière sur les violences.

(Avec AFP)

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