Six pirates somaliens dans les filets de la justice française

Le procès de six pirates somaliens s’est ouvert mardi 15 novembre 2011 en France devant la cour d’assises des mineurs de Paris. Accusés de la prise d’otages d’un couple à bord du voilier le Carré d’As en septembre 2008, les prévenus comparaissent en séance publique.

Les époux Bernadette et Jean-Yves Delanne lors de leur libération le 20 septembre 2008. © AFP

Les époux Bernadette et Jean-Yves Delanne lors de leur libération le 20 septembre 2008. © AFP

Publié le 16 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

C’est une première en France. Six présumés pirates somaliens comparaissent actuellement devant la justice. Le procès de ces hommes, accusés de la prise d’otages du voilier le Carré d’As en septembre 2008, s’est ouvert mardi 15 novembre 2011 à Paris.

Devant la cour d’assises des mineurs de Paris, les débats auraient du se dérouler à huis clos, étant donné que l’un des prévenus était mineur au moment où se sont produits les faits. Mais son avocat a demandé à ce que la séance soit publique, une requête acceptée par la cour.

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Vêtus de noir, les accusés ont pris place dans le box, intimidés, derrière leurs avocats. Ils ont répondu aux questions usuelles de la présidente de la cour, Nadia Ajjan, en langue somalie, et déclinés identités et professions.

Agés de 21 à 36 ans, les six hommes doivent répondre des chefs d’accusation d’enlèvement et séquestration en bande organisée et vol avec arme. Pour ces faits, ils risquent la réclusion criminelle a perpétuité. Mais pour l’heure, seul l’un des six prévenus a avoué avoir participé « en tant qu’exécutant » dans la prise d’otage du Carré d’As et de son équipage, composé de Jean-Yves et Bernadette Delanne, deux skippers français expérimentés qui convoyaient le bateau d’Australie vers la France, le 2 septembre 2008 au large de la Somalie.

Les pirates exigeaient, en échange de la libération des otages, une rançon de deux millions de dollars. C’était sans compter sur l’intervention des forces spéciales françaises, dans la nuit du 15 au 16 septembre 2008. Six pirates avaient alors été capturés, et un autre tué, alors que les otages étaient libérés sains et saufs.

"Petites mains"

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« Je me trouvais dans une telle situation financière, j’avais six enfants, c’est à ce moment-là que j’ai croisé le chemin de quelqu’un qui m’a recruté », s’est expliqué Ahmed Hamoud Mahmoud, un pêcheur de profession, présenté par l’accusation comme un des chefs de l’opération.

Des « petites mains ». C’est sur cet axe qu’a porté l’argumentaire de la défense, qui assure que les prévenus ont eu la malchance de se trouver à bord du voilier à l’arrivée des commandos marine. En fin de journée, les avocats ont largement minimisé le rôle de leurs clients dans la prise d’otage. L’un des accusés a affirmé avoir été lui-même "enlevé" par les pirates, qui lui auraient pris son bateau pour servir de base logistique à leur entreprise. Un troisième a expliqué avoir été pris à bord par les pirates alors qu’il était en perdition au milieu du golfe d’Aden, en route pour le Yemen pour y chercher du travail.

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Un autre accusé a quant a lui avoué qu’il espérait obtenir un petit quelque chose sur la rançon, mais nie son implication dans la prise d’otages, puisqu’il « faisait la cuisine ».

Après ce premier procès pour piraterie en France, prévu jusqu’au 30 novembre, trois autres devraient suivre : en mai 2012, celui de la prise d’otages du Ponant d’avril 2008, puis ceux des affaires du Tanit (avril 2009) et du Tribal Kat (septembre 2011).

 

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