Présidentielle américaine 2012 : Cain, un candidat qui ignore presque tout du dossier libyen

La politique internationale n’est pas le point fort d’Herman Cain, candidat à la primaire républicaine aux États-Unis. Interrogé sur la politique de Barack Obama en Libye, il s’est embourbé de manière magistrale.

Herman Cain est l’un des candidats à l’investiture républicaine aux États-Unis. © AFP

Herman Cain est l’un des candidats à l’investiture républicaine aux États-Unis. © AFP

Publié le 16 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Une semaine après le « oups » désormais légendaire de Rick Perry lâché lors d’un débat télévisé alors qu’il était incapable de se souvenir de l’une des trois agences qu’il souhaitait supprimer s’il était élu, c’est au tour d’Herman Cain de s’offrir un joli moment de solitude.

La scène se passe pendant une interview donnée pour un journal du Wisconsin. Le journaliste  demande au candidat à la primaire républicaine américaine s’il « approuve la politique de Barack Obama en Libye ». Devant cette question pourtant assez simple pour un prétendant aux plus hautes fonctions de la première puissance du monde, Herman Cain s’est retrouvé plus que désarmé, pour ne pas dire totalement ignorant. « Alors, la Libye… » dit-il. Silence. Il lève furtivement les yeux au ciel, réajuste sa veste, fixe silencieusement la table, replace la petite bouteille d’eau et lance : « Le président Obama a bien soutenu la rébellion, n’est-ce pas ? Le président Obama a demandé le départ de Mouammar Kadhafi… Je veux être certain que nous parlons bien des mêmes choses, avant de dire si je suis d’accord ou pas ».

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La gêne est palpable. Il tente de se ressaisir et s’enfonce : « Je ne suis pas d’accord avec lui pour la raison suivante …  non, non c’est autre chose.» Et de sombrer : « Il faut que je recommence et que je rassemble tout ce qui bouillonne dans ma tête ». Le prétendant à l’investiture républicaine a tenté par la suite de se justifier en déclarant qu’il était « un président posé ». « Je n’ai pas essayé de me dérober. J’ai d’abord besoin de bien connaître tous les faits » a-t-il ajouté. Pas très convaincant.

 

L’interview, filmée (voir la vidéo ci-dessus), a fait le tour de laToile et des médias. Sur Twitter, l’humeur balance entre hilarité et consternation autour d’un nouveau hashtag (balise pour regrouper un sujet), #cainwreck (le naufrage de Cain).

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Fin de course ?

Il pourrait bien s’agir en effet d’un naufrage. Pourtant, tout commençait « bien » pour Cain. En quelques semaines, ce directeur d’une chaîne de pizzerias reconverti dans la politique s’est forgé une belle petite popularité dans les sondages à coup de saillies ultra-conservatrices, réussissant même à créer le malaise au sein de son propre camp.

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Selon le New York Times, les analystes politiques avaient quant à eux identifié depuis quelques jours l’incompétence notoire de Cain en politique internationale. Le candidat a récemment déclaré que la majorité des musulmans américains étaient des extrémistes, qu’il fallait se méfier de la menace nucléaire chinoise (la Chine possède l’arme nucléaire depuis 47 ans), qu’il n’avait jamais entendu parler de l’affaire Al-Awlaki, qu’il était favorable au retour du waterboarding (méthode de torture) pour les interrogatoires et qu’un président n’avait pas besoin de connaître le nom de « petits pays insignifiants » comme l’« Ouzbéki-béki-béki-béki-stan-stan » (voir la vidéo ci-dessous). 

 

Cette nouvelle sortie de route pourrait sonner la fin de la course à la primaire républicaine pour Cain. D’autant plus que notre homme est accusé par quatre femmes de harcèlement sexuel.

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