France – Afrique du Sud : Juppé à Pretoria, position commune sur la Syrie

En visite à Pretoria, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a rencontré son homologue sud-africaine Maite Nkoana-Mashabane, vendredi 11 novembre. Les deux ministres ont mis de côté leurs différends concernant la Libye, afin d’afficher une position commune sur la crise syrienne.

Les ministres des Affaires étrangères français et sud-africain à Pretoria le 11 novembre 2011. © AFP

Les ministres des Affaires étrangères français et sud-africain à Pretoria le 11 novembre 2011. © AFP

Publié le 11 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Afficher une position commune sur la situation syrienne n’était pas une mince affaire pour les ministres des Affaires étrangères français et sud-africain, totalement opposés sur la gestion de la crise en Libye. C’est pourtant ce qu’ils ont réussi à faire, a affirmé Alain Juppé à l’issue de son entretien avec son homologue sud-africaine Maite Nkoana-Mashabane, vendredi 11 novembre.

Le principal point de friction entre les deux pays est connu : il s’agit de l’interprétation de la résolution de l’ONU qui a autorisé en avril une intervention armée en Libye. « Tout le monde sait que nous n’avons pas la même interprétation de la résolution 1973, mais nous sommes complètement d’accord pour soutenir la construction de la démocratie en Libye », a affirmé le chef de la diplomatie française.

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Au sujet de la Syrie, « nous partageons les mêmes valeurs. (…) Nous sommes d’accord pour augmenter notre pression pour faire cesser la violence sur la population et que des réformes soient lancées. Il n’est pas question d’intervenir militairement et j’ai assuré mes interlocuteurs que notre approche était complètement différente de la résolution 1973 », a-t-il précisé, pour rassurer son homologue.

Regrets

En octobre, l’Afrique du Sud s’était abstenue lors d’un vote sur un projet de résolution d’initiative occidentale, qui visait à condamner la répression en Syrie. L’Afrique du Sud avait justifié son geste en évoquant le précédent libyen. Le pays avait voté la résolution 1973 autorisant des frappes de l’Otan en Libye, mais avait très vite regretté cette prise de position, accusant les Occidentaux d’avoir outrepassé leur mandat pour faire tomber Mouammar Kadhafi.

Sans évoquer ce précédent, la ministre sud-africaine a de son côté insisté sur la condamnation par l’Afrique du Sud des violences commises par le régime de Bachar al-Assad. « Les Syriens n’ont pas à subir une quelconque forme de violence, nous sommes d’accord là-dessus avec la France », a-t-elle clamé, précisant que « pas un seul dirigeant sud-africain, ni dirigeant de l’ANC (le Congrès national africain au pouvoir) n’a jamais, ni en public, ni en privé, prodigué une parole bienveillante à l’égard des violences en Syrie ».

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Priorité à la ligue arabe

« Nous devons encourager la Syrie à emprunter une route de paix et nous sommes partisans de ce que la Ligue arabe prenne le leadership pour résoudre ce conflit dans sa propre région », a-t-elle dit. Un modèle à suivre pour résoudre la question syrienne selon elle, à l’image de ce que fait la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) dans la crise politique malgache.

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Outre le dossier syrien, les deux ministres ont évoqué des questions relatives aux prochaines élections en République démocratique du Congo (RDC), à la guerre à la frontière entre le Kenya et la Somalie ou encore la situation en Côte d’Ivoire, selon des sources sud-africaines. Également abordée lors de cet entretien, « l’impasse dans le conflit israélo-palestinien » selon Africaine Maite Nkoana-Mashabane. Alain Juppé à de son côté insisté auprès de son homologue sur la « neutralité de la France » dans le processus de désignation d’une nouvelle direction à la tête de l’Union africaine.

Enfin, les ministres ont tous les deux fait état de leur volonté « d’intensifier les relations diplomatiques » entre la France et l’Afrique du Sud. « Nous nous entretenons régulièrement mais nous avons besoin de structurer davantage nos relations, avec une réunion de dialogue annuelle, mais aussi au téléphone et sur twitter », a expliqué Maïté Nkoana-Mashabane.

(Avec AFP)

 

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