Air France s’accorde une licence de voile intégral
Les femmes portant le voile intégral peuvent désormais circuler librement dans les appareils d’Air France, mais devront rester à visage découvert dans les salles d’embarquement des aéroports français, considérés comme des espaces publics. Explications
Après avoir franchi la barrière de sécurité de l’aéroport, une femme portant d’ordinaire un voile intégral devra rester à visage découvert pour circuler dans les zones d’embarquement. Mais une fois passée la porte de l’appareil d’Air France, elle pourra à nouveau enfiler sa tenue et la conserver jusqu’à destination. S’il s’agit d’un vol national, tel que le Paris-Marseille, elle devra à nouveau se découvrir en sortant de l’avion.
Cela semble un véritable casse-tête ? C’est pourtant la situation à laquelle devront se désormais se conformer les femmes portant un voile intégral en France, explique Le Figaro dans un article du 8 novembre. Une note interne de la direction d’Air France indique qu’elles pourront rester voilées dans les avions, alors que depuis l’entrée en vigueur (le 11 avril 2011) de la loi du 11 octobre 2010, il leur est interdit de dissimuler leur visage dans l’espace public, et donc dans les aéroports.
Notion d’espace public
Au mois de septembre dernier, un commandant de bord de la compagnie avait interrogé sa direction après avoir embarqué sur son vol Paris CDG-Marseille une passagère vêtue d’un niqab. La direction des affaires juridiques de l’entreprise a donc précisé à ses employés le cadre devant s’appliquer dans le cas d’Air France. Le document explique clairement que « les équipages confrontés à une personne qui dissimule son visage ne peuvent, à notre sens, contraindre la personne à découvrir son visage », avant de souligner que « les textes relatifs aux lieux publics ne l’exigent pas et ne le permettent pas ».
La compagnie se justifie en rappelant qu’elle ne peut être considérée comme une société de service public, surtout depuis sa privatisation en 2004. « En conséquence, en l’absence d’indication précise sur la conduite à adopter dans tous les lieux publics hors service public, il conviendra de garder à l’esprit que toute contrainte, menace ou intimidation vis-à-vis de personne dissimulant son visage est à proscrire », ajoute le document.
Exigences de sécurité
Enfin, le texte indique également qu’il « ne semble pas que les exigences de sécurité à bord de l’avion (sauf usage des masques en cas de dépressurisation) imposent aux passagers de découvrir leur visage. D’ailleurs, il est courant, sur des vols longs courriers, de voir des passagers revêtir un masque occultant délivré par la compagnie destiné à leur permettre de se reposer ».
En revanche, selon le règlement d’Air France, les hôtesses de la compagnie qui travaillent en contact avec le public, n’ont pas le droit de porter un voile ou un foulard islamique. Cette disposition avait d’ailleurs entraîné en juin dernier une polémique aux États-Unis, après que la principale organisation musulmane américaine, le Council on American-Islamic Relations (CAIR), s’était plainte du renvoi chez elle, à l’aéroport de Washington Dulles, d’une employée d’Air France qui refusait d’ôter son voile islamique.
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