Liberia : Ellen Johnson Sirleaf, vers une réélection dans un climat délétère

C’est dans un contexte très tendu que la présidente Ellen Johnson Sirleaf s’apprête à être réélue à la tête du Liberia. Selon des résultats partiels, elle est créditée de 90,8 % des suffrages lors d’un second tour boycotté par son adversaire Winston Tubman, et marqué par un faible de taux de participation, 37,4 %. Une situation qui met à mal la légitimité du prix Nobel de la paix 2011.

La présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf, le 8 novembre 2011 à Fefeh Town. © Issouf Sanogo/AFP

La présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf, le 8 novembre 2011 à Fefeh Town. © Issouf Sanogo/AFP

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Publié le 10 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Sans rival après le boycott de l’opposant Winston Tubman, la présidente sortante Ellen Johnson Sirleaf a été réélue sans surprise, à l’issue du second tour de la présidentielle au Liberia, qui s’est déroulé le 8 novembre 2011.

Selon les premiers chiffres partiels publiés jeudi 10 novembre 2011 par la Commission électorale concernant 86 % des bureaux de vote, le scrutin a été marqué par une faible participation. Le prix Nobel de la paix 2011, obtiendrait 90,8 % des voix. Un second mandat obtenu dans les conditions les plus délétères et avec une participation de seulement 37,4%.

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Porte ouverte

Sans doute consciente que le déroulement du scrutin présidentiel met à mal sa légitimité, et afin de tenter d’apaiser les tensions de ces derniers jours, Ellen Johnson Sirleaf pourrait proposer d’offrir des postes gouvernementaux à ses rivaux, affirme Associated Press (AP).

« Elle prendra contact avec les principaux leaders de l’opposition, ainsi que les membres des autres partie politiques », a déclaré le porte-parole du ministère de l’Information, Norris Tweah, précisant qu’inclure le Congrès pour le changement démocratique (CDC) et son candidat au gouvernement n’était pas exclu. « Il y a des gens bien au CDC », a-t-il dit. Le candidat du CDC avait, de son côté, annoncé qu’il n’accepterait pas les résultats de l’élection présidentielle, expliquant qu’il comptait faire entendre sa voix auprès de la communauté internationale, rapporte AP.

Des journalistes d’opposition se disent menacés

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Dans le même temps, les dirigeants de quatre médias d’oppositions interdits de diffusion (deux radios et deux télévisions) doivent comparaître jeudi devant la justice libérienne. Les ministres de la Justice et de l’Information les accusent d’avoir « illégalement utilisé leurs médias en diffusant des messages de haine contre le gouvernement, de la désinformation délibérée et des messages de violence, et en incitant le peuple à se soulever et à descendre dans la rue et à s’engager dans une confrontation avec la police nationale du Libéria et les Nations Unies ».

« Je ne sais pas ce qu’il appelle incitation à la violence. Nous avons été très objectifs, équilibrés et crédibles dans notre reportage », a rétorqué Alexander Bealded, le directeur de KINGS-FM, l’une des radios concernées, précisant que la vie des journalistes d’opposition était aujourd’hui en danger.

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« Nous sommes très menacés. Tous les soirs, nous devons nous déplacer d’un point à un autre », explique le journaliste « Les cas de plusieurs personnes ayant été menacés par des armes à feu nous préoccupe », a-t-il poursuivi, rapporte Voice of America. Alexander Bealded s’inquiète également que les seuls médias qui aient aujourd’hui l’autorisation d’émettre soient, selon lui, « des institutions en faveur de la propagande du gouvernement ».

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