RDC : pour l’ONU, le « processus démocratique » est en danger
Un rapport de 24 pages du Bureau Conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), publié mercredi 9 novembre 2011, fait état de la « répression continue des droits de l’homme et des liberté fondamentales » en RDC durant la période préélectorale. Et exprime ses « vives préoccupations quant à la situation actuelle » marquée par de vives tensions et des violences.
À l’heure où les discours haineux et les actes de violences à l’encontre des membres de l’opposition se multiplient en République démocratique du Congo (RDC), le Bureau Conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) publie mercredi 9 novembre 2011 un rapport aux conclusions alarmantes.
La période préélectorale a été marquée « par de nombreuses violations des droits de l’homme empreintes de motivation politique dont le degré de gravité varie », constate le rapport. Le BCNUDH a ainsi répertorié 188 incidents entre novembre 2010 et septembre 2011, liés au contexte des élections présidentielle et parlementaires du 28 novembre.
C’est dans l’est du pays, « où des partis politiques auraient été pris pour cible et nombre de leurs membres auraient été privés de leur liberté ou soumis à des mauvais traitements et des menaces », que la situation est la plus inquiétante, selon le rapport.
Le BCNUDH exprime ses « vives préoccupations quant à la situation actuelle », estimant que la poursuite de la répression et des atteintes aux droits de l’homme « pourraient accroître la possibilité que des individus ou des partis politiques recourent à la violence, mettent en danger le processus démocratique et débouchent sur des violences postélectorales ».
"Un défi majeur" pour la RDC
« Au regard des violences engendrées par les élections de 2006, ainsi que la situation générale particulièrement précaire des droits de l’homme en RDC, les élections de 2011 constituent un défi majeur pour les droits de l’homme, la sécurité et la consolidation de la démocratie dans le pays », poursuit le BCNUDH.
Ces derniers jours ont été marqués par une recrudescence des violences, à trois semaines des élections le 28 novembre.
Un policier a été « agressé » mardi par des militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui ont aussi incendié un véhicule de chantier, selon la police qui a arrêté sept personnes.
Samedi et lundi à Lubumbashi (sud-est), plusieurs personnes ont été blessées dans des affrontements entre militants de l’UDPS d’un côté et de l’autre ceux du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, au pouvoir) et de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec).
Dimanche, dans une interview à la télévision d’opposition Radio Lisanga TV (RLTV), Étienne Tshisekedi avait appelé ses partisans à « casser les portes des prisons » si le gouvernement ne libérait pas dans les « 48 heures » des militants arrêtés au cours de manifestations. Il s’était également autoproclamé « président de la République ».
(Avec Agences)
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