Côte d’Ivoire : que reproche-t-on à Pierre Chaudron ?
Arrêté à la mi-octobre après l’ancien aide de camp de Simone Gbagbo, Séka Séka, l’homme d’affaires français Pierre Chaudron est maintenu en détention par la DST. Ses liens financiers avec l’ancien régime lui sont reprochés mais les accusations qui pèsent sur lui restent vagues.
Pierre Chaudron (en photo ci-dessous, © D.R.) est un homme d’affaires français de Côte d’Ivoire, prospère comme il en existe sans doute beaucoup dans le pays. La réussite de ce métis suscite-t-elle des convoitises ou était-il trop proche de l’ancien régime pour qu’il doive aujourd’hui rendre des comptes ? C’est cette dernière version que soutient la Direction de la surveillance du territoire (DST), qui le maintient en détention depuis la mi-octobre.
Responsable de la structure financière Apex Holdings Côte d’Ivoire (plantations d’hévéas, sécurité..) et vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie, Chaudron est soupçonné d’avoir eu des liens étroits avec Anselme Séka Yapo, dit Séka Séka, l’ex-aide de camp de l’ancienne Première dame ivoirienne Simone Gbagbo, qui a été arrêté juste avant lui, le 15 octobre.
« On a trouvé des preuves de relations financières entre les deux hommes », explique une source proche du dossier. « Chaudron est "branché" avec Séka », confirme-t-on à l’AFP. Une collaboration au sein d’une société – sans doute Apex Holding – est évoquée, sans plus de précision. La famille de l’accusé dénonce une détention « arbitraire ».
"Dossier vide"
« Chaque semaine, on lui promet qu’il sera remis en liberté en fin de semaine et chaque fois il est maintenu à la DST », proteste un proche de Chaudron sous couvert d’anonymat, assurant que « le dossier est vide, l’atteinte à la sûreté de l’État n’a pas été établie ». De fait, les charges contre le Français semblent dépendre en grande partie des preuves qui seront réunies contre Séka Séka, qualifié par un journal ivoirien de « boîte noire » du régime Gbagbo et qui refuse pour l’instant de collaborer avec les justices ivoirienne (notamment dans le cadre de l’enquête sur les « escadrons de la mort ») et française.
À Abidjan depuis fin octobre, le juge français Patrick Ramaël tente d’entendre ce commandant de gendarmerie dans les affaires Guy-André Kieffer, le journaliste franco-canadien disparu à Abidjan, le 16 avril 2004, et Xavier Ghelbert, un avocat brièvement enlevé le 7 novembre 2004, lors d’une mission pour un audit sur la filière café-cacao pour le compte de l’Union Européenne. Sans succès jusqu’à présent.
(Avec AFP)
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