La justice tunisienne décide d’extrader l’ex-Premier ministre libyen Al-Mahmoudi
Le verdict est tombé mardi dans la journée : la justice tunisienne accède à la demande des autorités libyennes d’extrader l’ancien Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi. À charge pour le président tunisien par intérim, Foued Mebbazza, de valider ou non cette décision.
Réfugié en Tunisie juste après l’effondrement du régime de Mouammar Kadhafi, Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, ancien Premier ministre libyen avait été arrêté le 21 septembre près de la frontière algérienne puis incarcéré pour « entrée illégale » sur le territoire tunisien à la prison de Mornaguia, aux alentours de Tunis, en fin de septembre dernier. Il avait d’abord été condamné à six mois de prison avant d’être acquitté fin septembre.
Le Conseil National de Transition (CNT) avait formulé une demande d’extradition à son encontre et sa remise en liberté avait ainsi été suspendue dans l’attente de l’exécution ou non par les autorités tunisiennes du mandat d’amner émis contre lui par Tripoli.
Lors de l’audience du 8 novembre, le refus du juge de reporter le débat suite à un ajout de documents de dernière minute en provenance de Tripoli, a privé l’ancien premier ministre de tout nouveau délai. Et sa défense, en signe de protestation, a refusé de plaider.
"Décision politique"
Pour son avocat, Me Mabrouk Kourchid, cette extradition est « une décision injuste, une décision politique. S’il lui arrive quelque chose en Libye, le système judiciaire tunisien en sera en partie responsable ». L’ONG Amnesty International avait déjà enjoint la justice tunisienne à ne pas extrader Al-Mahmoudi vers la Libye, par peur de représailles.
Mais l’affaire ne s’arrête pas là : le jugement de la Cour d’appel doit encore être validé (ou non) par le président tunisien par intérim, Foued Mebbazza. Al-Mahmoudi compte bien d’ici là solliciter l’appui des ONG pour empêcher une extradition qui semble cependant de plus en plus inévitable. La Tunisie et la Libye sont liées par une convention d’entraide et de coopération judiciaires signée en 1961, qui prévoit notamment des mesures d’extradition.
(Avec AFP)
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