Burkina Faso : Blaise Compaoré reprend en main l’armée, lentement mais sûrement

Fragilisé par la crise sociale qui a secoué le pays entre mars et juin 2011, le président burkinabé Blaise Compaoré a entrepris une réforme de l’armée afin de rasseoir son pouvoir après des mutineries en chaîne. Des centaines de militaires ont été incarcérés, mais des voix s’élèvent pour dénoncer une  « réformette  » et une armée non républicaine.

Publié le 8 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

L’armée est plus que jamais au centre du régime de Blaise Compaoré. Bousculé par une crise sociale parsemée de manifestations, d’émeutes et de mutineries de soldats entre mars et juin 2011, le président burkinabé a été contraint à réformer l’armée afin de rasseoir son autorité sur le pays.

Signes tangibles de cette « révolution de caserne », de nombreux haut-gradés ont été remplacés à la tête de l’armée et des centaines de soldats ont été radiés ou incarcérés. Près de 300 d’entre eux seraient ainsi détenus à Ouagadougou dans l’attente d’un jugement. Une nouvelle carte militaire a également vu le jour.

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Le mécontentement gronde toujours

« La discipline revient peu à peu », a affirmé le général Nabéré Honoré Traoré en évoquant la réforme du chef de l’État. Mais malgré la promesse « d’états généraux » de l’armée pour l’année prochaine, le mécontentement gronde toujours dans certaines casernes.

Des militaires pointent le manque de moyens et le problème de gestion des effectifs (quelque 12 000 hommes) à l’origine du « malaise social qui a dégénéré en mutineries », selon  les propos d’un officier de l’état-major.

"Notre armée n’est pas républicaine"

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Le ton est encore plus dur dans la société civile. Pour Jonas Hien, un activiste connu pour ses prises de position contre Blaise Compaoré, le chef de l’État n’a entrepris que des « réformettes ». Même prise de position chez Me Halidou Ouédraogo, défenseur des droits de l’homme : « Nous autres avons la conviction que notre armée n’est pas républicaine : son attitude montre qu’elle est au service d’un individu, d’un clan, et cela indigne les citoyens ».

Pour les opposants au régime, la « refonte de l’armée » n’est donc que de la poudre aux yeux. Or, le Burkina a d’autant plus besoin d’une armée performante qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) menace toute la région, déstabilisée en outre par la dissémination d’armes à la faveur du conflit libyen.

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Enfin, Blaise Compaoré devrait quitter le pouvoir en 2015 selon la Constitution du Burkna-Faso. Et le contrôle de l’armée sera primordial pour l’ex-capitaine arrivé à la tête du pays suite à un coup d’État en 1987 s’il souhaite rester au pouvoir à la faveur d’une réforme constitutionnelle.

(Avec AFP)

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