Présidentielle au Liberia : sans rival, Ellen Johnson Sirleaf est seule au second tour

Le second tour de l’élection présidentielle au Liberia s’est ouvert mardi 8 novembre. Ellen Johnson Sirleaf est seule en lice après l’appel au boycott de son adversaire Winston Tubman. Au moins deux partisans du candidat du Congrès pour le changement démocratique sont morts lundi lors de manifestations.

Des partisans de Winston Tubman font face aux forces de l’ordre, le 7 novembre 2011 à Monrovia. © Luc Gnago/Reuters

Des partisans de Winston Tubman font face aux forces de l’ordre, le 7 novembre 2011 à Monrovia. © Luc Gnago/Reuters

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Publié le 8 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Peu d’incertitudes quant à l’issue du second tour de l’élection présidentielle au Liberia. Seule en lice après que son adversaire Winston Tubman se soit retiré de la course et ait appelé à boycotter le scrutin, la présidente sortante Ellen Johnson Sirleaf est ainsi assurée d’être réélue le mardi 8 novembre 2011.

Au moins deux morts

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De vives inquiétudes entourent cependant la tenue du scrutin, au lendemain de la dispersion sanglante de partisans de Winston Tubman.
Au moins deux personnes ont été tuées lundi 7 novembre à Monrovia selon des journalistes, 3 ou 4 selon le Congrès pour le changement démocratique (CDC), parti devant lequel s’étaient rassemblés des milliers de pro-Tubman. Bien qu’ils ont affirmé vouloir marcher pacifiquement, ils ont été dispersé par la police anti-émeutes.

Un policier libérien a été arrêté par les hommes de la a Mission des Nations unies au Liberia (Minul composée de 8 000 hommes) après avoir admis avoir ouvert le feu sur les manifestants durant les incidents, a confié un inspecteur de police libérien. La Minul a fait état d’un mort et plusieurs blessés, sans en préciser le nombre. Elle a appelé les différents camps à la retenue et indiqué avoir saisi « les autorités pour prévenir toute escalade ».

« Cela vous montre pourquoi le peuple libérien est déterminé à se débarrasser de ce leader. C’est une personne qui utilisera la violence contre des gens pacifiques », s’est empressé de déclaré Winston Tubman.

Appel au respect de la loi

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Amnesty international a demandé l’ouverture d’une enquête et a appelé à la retenue les différentes parties. « Tous les candidats doivent s’assurer que leurs partisans respectent la loi, et leur faire comprendre que ceux responsables d’avoir ordonné ou exécuter des violations des droits de l’homme devront rendre des comptes », a déclaré Lucy Freeeman chercheuse au sein de l’organisation.

Le président américain Barack Obama a, quant à lui, mis en garde contre toute tentative de « perturber » le second tour de la présidentielle, soulignant que les électeurs avaient le droit de voter librement et sans peur.

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Ellen Johnson Sirleaf, 73 ans, prix Nobel de la paix 2011, est arrivée en tête au premier tour du 11 octobre avec 43,9% des voix contre 32,7% à M. Tubman. Elle bénéficie du soutien de l’ex-chef de guerre devenu sénateur Prince Johnson (3e au premier tour avec 11,6% des voix) et du juriste Charles Brumskine (4e avec 5,5% des voix).

Winston Tubman, 70 ans, refuse de participer au scrutin par des craintes de fraudes similaires à celles qu’il a dénoncées au premier tour. Il a accusé la présidente sortante d’avoir utilisé en masse « les ressources de l’État » pour acheter le ralliement d’autres opposants au second tour.

Près de 1,8 million d’électeurs – sur quelque 4 millions d’habitants – sont appelés à voter de 08H00 à 18H00 (locales et GMT). Le scrutin sera supervisé par des milliers d’observateurs, dont ceux de l’Union africaine (UA) qui se sont déclarés « préoccupés » par le « mauvais signal » lancé par l’opposition par son appel au boycott.

(Avec Agences)

 

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