Libye : le CNT confronté au danger des armes chimiques

Les combattants du CNT ont révélé les nombreuses attaques au gaz perpétrées par les forces de Mouammar Kadhafi pendant la guerre en Libye. Les nouvelles autorités libyennes s’engagent aujourd’hui à détruire un stock d’armes chimiques aussi important et sous-estimé qu’inquiétant pour la région.

Un combattant du CNT non loin de Bani Walid, le 27 septembre 2011. © AFP

Un combattant du CNT non loin de Bani Walid, le 27 septembre 2011. © AFP

Publié le 4 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Ce jour là, la brigade Al Jazira commandée par Hakim Mazeb Saadi a eu beaucoup de chance. À la fin d’août, pendant la bataille de Zillah (à 800 km au sud-est de Tripoli), elle n’a dû son salut qu’à un phénomène météorologique bien banal. Au propre comme au figuré, le vent à tourné en emmenant avec lui le nuage de gaz innervant que les pro-Kadhafi avaient dispersé sur les rebelles. Le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd : « seulement » trois morts.

Arme chimique redoutable, le gaz innervant induit au mieux vomissements et crises d’épilepsie, mais peut rapidement paralyser le système nerveux et provoquer la mort par asphyxie. Aujourd’hui, la brigade Al Jazira protège les « installations gouvernementales » de l’oasis de Djofra (au sud de la Libye) et veille sur un immense stock d’armes incluant même le célèbre gaz moutarde, qui cause de graves brûlures aux poumons, à la peau et aux yeux.

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Limiter la dispersion

Pour limiter la dispersion et l’utilisation de ce type d’armes non conventionnelles et interdites par les conventions internationales, les nouvelles autorités libyennes ont commencé à réagir. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé vendredi la décision du Conseil national de transition (CNT) de poursuivre la destruction de ces armes. Selon Tripoli, le stock libyen, bien que sérieusement entamé par Mouammar Kadhafi ces derniers mois, comporte toujours 11,5 tonnes de gaz moutarde. Soit près de 45% des quantités déclarées de l’ancien régime.

Michael Luhan, porte-parole de l’OIAC, a rappelé que  « les nouvelles autorités ont hérité des obligations de l’ancien régime en tant qu’État partie à l’OIAC » et doivent de ce fait détruire l’intégralité de leur stock d’armes chimique avant le 29 avril 2012. Quant aux 3 500 munitions (bombes, missiles,…) qui pourraient être utilisées pour l’attaque au gaz moutarde, elles ont bel et bien été détruites par l’ancien régime, selon l’OIAC.

Mais d’autres armes chimiques ont été découvertes par le CNT : non déclarées sous le régime de Mouammar Kadhafi, elles seront très prochainement l’objet de « vérifications » par l’OIAC. Et on tremble rien qu’à l’idée de voir ce type de matériel tomber entre des mains mal intentionnées, comme celles d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)…

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(Avec AFP)

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