Maroc : les islamistes du PJD en ordre de marche pour les législatives

Les islamistes marocains du Parti de la justice et du développement (PJD) font partie des favoris des élections législatives qui auront lieu le 25 novembre 2011. Le parallèle avec la situation tunisienne et la victoire d’Ennhada est tentant, mais il a ses limites.

Le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane le 25 octobre 2011 à Rabat. © Abdelhak Senna/AFP

Le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane le 25 octobre 2011 à Rabat. © Abdelhak Senna/AFP

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Publié le 3 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Après les Tunisiens, c’est aux Marocains de voter le 25 novembre 2011. Un scrutin qui pourrait bouleverser le Maroc. Car si le contexte n’y est bien sûr pas le même qu’en Tunisie, les chances sont grandes de voir les islamistes remporter le scrutin, comme cela a été le cas pour l’élection de l’Assemblée constituante tunisienne.

« Nous sommes prêts à assumer la responsabilité gouvernementale », a récemment déclaré Abdelilah Benkirane, dirigeant du Parti de la Justice et du développement (PJD). Le possible poussée du parti islamiste fait peur aux élites politiques marocaines, au point que le Rassemblement national des indépendants (RNI), l’Union constitutionnelle (UC), le Mouvement populaire (MP), le Parti Authenticité et Modernité (PAM) et quatre formations d’envergure plus modeste, se sont alliées allient pour donner naissance à la Coalition pour la démocratie. Dans le Parlement sortant, PAM, RNI, MP et UC, totalisent 48 % des sièges.

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Ancrage politique

Plus nuancé, le politologue Mohamed Darif estime que « le PJD est certes l’un des grands favoris, mais il n’est pas le favori. (…) Si le parallèle avec la Tunisie est intéressant, les deux contextes sont bien différents », affirme-t-il. Contrairement à Ennahdha, le PJD est déjà bien implanté dans le paysage politique, avec ses 47 députés au Parlement marocain, où c’est la formation la plus représentée après l’Istiqlal, le parti du Premier ministre Abbas El Fassi.

« Oui, il y a un effet Tunisie, mais il ne faut pas oublier que les islamistes sont politiquement présents au Maghreb depuis près de 15 ans. La démocratie tunisienne naissante n’a fait que concrétiser une réalité qui était déjà connue », souligne de son côté l’historien Mâati Monjib.

Vers une abstention massive ?

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Comme en Tunisie, la question de la participation aura une importance cruciale. Et à l’instar des précédentes consultations au Maroc, un fort risque d’abstention pèse sur les législatives du 25 novembre. Les principaux partis politiques présentent des programmes ressemblants, axés notamment sur la lutte contre la pauvreté, le chômage et l’illettrisme. Prenant peu en compte les espoirs de réformes que le roi a commencé à traduire dans les faits, ils peinent par conséquent à mobiliser. Même le Mouvement du 20 février, qui a appelé au boycott des élections, semble avoir perdu de son élan initial.

« La participation est le plus grand enjeu et c’est aussi la plus grande inquiétude au sein de notre parti. Il ne peut y avoir de changement et de renouvellement des élites que s’il y a une bonne participation », souligne Hassan Tariq, membre dirigeant de l’Union socialiste des forces populaires (UFSP, coalition gouvernementale), ajoutant que « les partis n’ont pas su établir un discours capable d’attirer et de séduire les électeurs ».

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« La vieille garde veut imposer sa propre élite, ce qui empêche l’émergence d’une nouvelle génération », s’indigne pour sa part Abdelwahad Driouche, membre du Bureau politique du Mouvement populaire (MP, coalition gouvernementale). « La conséquence, selon lui, est que les jeunes boudent les partis ».

(Avec AFP)

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