Le Processus de Kimberley autorise le Zimbabwe à vendre les diamants de Marange
Suspendues depuis deux ans à la suite de graves violations des droits de l’homme commises en 2008, les exportations de diamants des deux sites miniers de Marange au Zimbabwe ont été autorisées à reprendre par une session plénière du Processus de Kimberley.
Le Zimbabwe a été autorisé, avec « effet immédiat », à reprendre l’exportation des diamants des sites miniers de Marange, le mardi 1er novembre après la session plénière du Processus de Kimberley qui s’est tenue à Kinshasa (RDC). Ce dernier met ainsi fin à une suspension de deux ans à la suite de graves violations des droits humains commises sur ces sites en 2008, où environ 200 personnes ont été tuées, et d’autres battues ou violées, selon des groupes de défense des droits de l’homme.
L’accord signé mardi par une délégation européenne et le ministre zimbabwéen des Mines et du Développement minéral, Obert Mpofu, valide pendant un an, précise que « les exportations des autres opérations minières des champs diamantifères de Marange peuvent avoir lieu moyennant une vérification de conformité » d’une équipe de contrôle du processus de Kimberley, système de certification internationale qui vise la non commercialisation des diamants dont la vente finance des guerres.
Le Zimbabwe devra par ailleurs rendre compte de « l’identification des investisseurs, la réglementation des mines artisanales, la lutte contre le creusage illicite et le trafic illégal ». Les représentants dans le pays de la Coalition de la société civile du Processus de Kimberley ont en outre obtenu l’autorisation d’accéder aux sites de Marange pour un « rapportage continu » sur l’application du système de certification.
L’industrie diamantifère satisfaite
Présent à la plénière, le président du Conseil mondial du diamant, Eli Izhakoff, s’est réjoui de la signature de cet accord et a tenu à souligner entre autres le « rôle déterminant » de l’Union européenne qui a proposé l’accord entériné après plus de deux ans de négociations entre les parties.
« Le crédit revient également au Zimbabwe, aux nations africaines, notamment l’Afrique du Sud (…) qui a travaillé de longues heures à la négociation de cet accord », a-t-il également déclaré. « J’espère ardemment qu’il nous permettra de faire aller de l’avant le processus de Kimberley et l’industrie diamantifère, a-t-il ajouté.
Lors de la dernière plénière du Processus de Kimberley en juin, le Zimbabwe avait obtenu, avec l’appui de l’Inde et de la Chine, le droit de pouvoir reprendre la vente de ces diamants à travers deux entreprises zimbabwéennes. Mais cette décision avait été contestée par les pays occidentaux et les groupes de défense des droits de l’homme, faisant état d’accusations de viols et de violences physiques commis par l’armée et la police zimbabwéenne.
(Avec Agences)
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