Libye : les chantiers d’Abdel Rahim el-Kib, « l’homme du milieu »
Après son élection à la tête de l’exécutif par les membres du Conseil national de transition libyen, l’universitaire Abdel Rahim el-Kib aura la lourde tâche de former un gouvernement intérimaire, qui devra mener le pays à l’élection d’une assemblée constituante. Cet « homme du milieu » devra avant tout assurer la relance économique et la sécurisation du pays.
Parmi cinq candidats, c’est un technocrate que le pouvoir libyen a choisi lundi 31 octobre pour assurer la transition politique du pays. Abdel Rahim el-Kib, 60 ans, aura dans un premier temps la lourde tâche de former un gouvernement intérimaire. Comme voulu par la feuille de route du Conseil national de transition, l’universitaire dispose de quatre semaines pour ce faire, à compter de la libération de la Libye, proclamée le 23 octobre.
Les hommes désignés par Abdel Rahim el-Kib devront organiser des élections huit mois plus tard, afin de désigner une assemblée constituante. Suivront les élections générales, un an après. Quant au Conseil national de transition, il sera dissous à la suite de l’élection de la constituante.
Les défis que le nouvel homme fort devra remporter sont nombreux dans un pays meurtri par huit mois de conflit, et étouffé par des années de dictature. Pour l’heure, aucun parti politique ne possède de réelle consistance, et les premières factions qui se créeront pourraient être constituées autour de critères tribaux. Les islamistes pourraient aussi tirer leur épingle du jeu dans la Libye post-Kadhafi.
"Candidat du consensus"
Dépeint comme « un homme du milieu, ni libéral, ni islamiste » par un membre du CNT, Abdel Rahim el-Kib est perçu comme rassembleur, contrairement à son prédécesseur Mahmoud Jibril, qui ne faisait pas l’unanimité, accusé d’être influencé par les islamistes. La BBC le présente comme « le candidat du consensus, apprécié par ses pairs et capable d’aplanir les rivalités entre membres du CNT ». L’homme a recueilli 26 voix sur 56 lors du vote du Conseil national de transition.
« Nous nous engageons à bâtir une nation qui n’accepte pas les violations des droits de l’homme. Mais nous avons besoin de temps », a-t-il déclaré en conférence de presse suite à son élection.
Outre la relance économique, la stabilité du pays reste le principal défi auquel doit faire face Abdel Rahim el-Kib. Et en premier lieu, le désarmement des milices. « Nous sommes conscients que nos frères, les combattants révolutionnaires, partagent notre opinion. Ils pensent aussi que la stabilité du pays est extrêmement importante », a-t-il affirmé. Mais pour l’heure, les armes sont nombreuses sur le territoire et échappent à tout contrôle. « Il y a en Libye de quoi armer toute l’Afrique », explique le colonel Abdelhafiz, un spécialiste de la défense antiaérienne chargé par le CNT de sécuriser les stocks de Joufra, cité par Le Monde.
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