Mis à jour le 2 novembre à 13h30.

Ils n’étaient que quatre à espérer recevoir le plus prestigieux des prix littéraires français. Sur sa dernière liste, l’Académie Goncourt avait retenu l’Haïtien Lyonel Trouillot, auteur de La Belle amour humaine (Actes Sud) ; Sorj Chalandon, avec Retour à Killybegs (Grasset), Carole Martinez pour Du domaine des murmures (Gallimard), et enfin Alexis Jenni. Ce dernier, dont l’avantage était d’être publié par un grand éditeur, a remporté la distinction pour son ouvrage L’Art français de la guerre (Gallimard).

Humanisme et poésie

En tout cas, Lyonel Trouillot a toutes les chances de voir sa carrière, riche de plusieurs romans et de recueils de poèmes, reconnue à sa juste valeur. Ce qui frappe dans son livre en compétition c’est cet engagement permanent à dénoncer les inégalités entretenues dans la société par les nantis. Et cet humanisme, ce souci d’humanité qui, tout en le poussant à s’interroger sur notre rôle sur cette planète, le conduit à décréter que chaque vie, même la plus misérable, mérite d’être respectée. Chaque page de ce roman est remplie de poésie. L’art du conteur, infaillible est un plaisir.

Trouillot nous donne une leçon de tolérance par rapport à l’Autre, à cette altérité sans laquelle tout serait laid. Il nous invite à désapprendre à juger en fonction, seulement, de notre regard nombriliste qui nous empêche de voir la pluralité des mondes.