G20 : « Alter » contre grandes puissances
A l’approche du G 20 de Cannes, les ONG cherchent à se faire entendre. Objectif : obtenir des avancées dans la lutte contre la pauvreté.
Les chefs d’État et de gouvernement des 20 plus grandes puissances mondiales se réuniront, sous présidence française, les 3-4 novembre à Cannes. L’agenda est connu : sécurité alimentaire, infrastructures et financements innovants.
Entre 2005 et 2008, les prix des produits alimentaires ont atteint leur plus haut niveau depuis 30 ans. Depuis, les cours restent à la hausse. L’indice de la Banque mondiale a ainsi augmenté de 15 % entre octobre 2010 et janvier 2011, se situant seulement 3 % en dessous de son niveau record de 2008. Et au cours des six derniers mois, les prix du blé, du maïs, du sucre et des huiles alimentaires ont connu de fortes augmentations. Cette tension sur les marchés mondiaux a projeté dans l’extrême pauvreté des dizaines de millions de personnes – essentiellement des familles de petits paysans africains incapables de se nourrir en raison des mauvaises récoltes.
Concernant les infrastructures : pour construire les routes, les ponts, les ports…indispensables au développement économique du continent, le déficit de financement est estimé à 90 milliards de dollars par an. A ce jour, l’aide publique au développement (APD) destinée à l’Afrique atteint péniblement les 40 milliards de dollars. A Cannes, une dizaine de projets d’infrastructures « bancables » doivent être présentés.
Enfin concernant la fameuse taxe sur les transactions financières, Bill Gates présentera un rapport sur le sujet. La France en première ligne sur cette question estime qu’une taxe de 0,005 % sur les transactions de change rapporterait entre 30 et 40 milliards de dollars par an. Problème : les Américains, les Chinois, les Russes et les Britanniques n’en veulent pas.
Sommet des ONG à Nice
Afin d’exercer une pression sur les gouvernants des 20 grandes puissances, les ONG organiseront du 1er au 3 novembre leur sommet, à Nice. Certaines d’entre elles ont d’ores et déjà dévoilé leur plaidoyer. C’est le cas notamment du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre solidaire) qui a organisé une marche à Paris, le 27 octobre, pour dénoncer les paradis fiscaux. Les trous noirs de la finance abritent chaque année près de 800 milliards d’euros, selon l’ONG. Quant à l’évasion fiscale des multinationales, elle est évaluée à 125 milliards d’euros. « Si l’augmentation de l’aide reste notre objectif, il faut aussi que les États du Sud soient en mesure d’avoir des ressources financières propres », explique Bernard Pinaud, délégué général du CCFD.
Autre ONG, One, fondée par le chanteur Bono. Elle organise, le 31 octobre, un rassemblement à Paris, devant l’Hôtel de ville, pour mettre « fin à la faim ».
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