Port d’Abidjan : le belge Sea-Invest mise sur le filon minier

Le manutentionnaire belge Sea-Invest investit sur le terminal minéralier d’Abidjan et multiplie les partenariats avec des sociétés de l’hinterland. Objectif : exporter en masse les minerais ouest-africains.

En 2012, Sea Invest a traité 2,2 millions de tonnes de vrac solide sur le port d’Abidjan. © Sea-Invest

En 2012, Sea Invest a traité 2,2 millions de tonnes de vrac solide sur le port d’Abidjan. © Sea-Invest

Publié le 8 août 2013 Lecture : 3 minutes.

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Transport maritime : ports à prendre

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Leader européen de la manutention portuaire en vrac solide, Sea-Invest est décidé à renforcer sa capacité opérationnelle sur le terminal minéralier du Port autonome d’Abidjan (PAA). Fin juin, le groupe belge a acquis pour 4,6 millions d’euros (3 milliards de F CFA) une troisième grue Gottwald afin d’augmenter la cadence de ses activités. « Cette grue nous permet de réduire le temps d’escale des navires, qui était auparavant de quatre à six jours, à seulement deux jours », confie Sory Diabaté, directeur général de Sea-Invest en Côte d’Ivoire.

Le groupe compte par ailleurs doubler sa capacité sur le terminal minéralier (en 2012, environ 2,2 millions de tonnes, en majorité des intrants pour la fabrication de ciment, ont été traitées). À cette fin, quelque 15 millions d’euros seront investis cette année dans l’acquisition de nouveaux équipements (ensacheuses, camionneuses, godets de grue…). Ce qui porte les investissements sur ce terminal à 61 millions d’euros depuis la signature de la concession de vingt ans avec le PAA, en 2008. Un chiffre certes en deçà des prévisions initiales (95 millions d’euros), mais la crise postélectorale est passée par là…

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Zinc, manganèse…

Dans sa stratégie de développement, le groupe compte essentiellement sur le secteur minier. Sea-Invest a ainsi noué un partenariat exclusif avec la Société pour le développement minier de la Côte d’Ivoire (Sodemi) afin d’exporter le manganèse du gisement de Lauzoua, à 180 km à l’ouest d’Abidjan. « Nous avons traité 40 000 t de manganèse en quelques semaines. Actuellement 15 000 t attendent à quai », indique Sory Diabaté. Seul bémol : les difficultés dans l’élaboration du nouveau code minier, d’une part, et le gel du renouvellement des permis de recherche et d’exploration arrivés à expiration, d’autre part, retardent la mise en exploitation de plusieurs gisements.

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En attendant, le manutentionnaire belge mise sur les pays de l’hinterland comme le Burkina Faso, le Mali ou le Niger. Il est ainsi parvenu, en juin, à signer un accord avec le groupement composé du suisse Glencore, de l’australien Blackthorn Resources et du burkinabè Nantou Mining, qui exploite la mine de zinc de Perkoa (à 120 km à l’ouest de Ouagadougou), entrée en production en janvier. Objectif : exporter via le terminal minéralier du PAA dans les huit prochaines années. « Ce partenariat dopera notre activité. Sur toute la période du contrat, Sea-Invest exportera environ 1,44 million de tonnes de zinc », précise Sory Diabaté. Au Burkina Faso, le groupe lorgne aussi la mine de manganèse de Tambao, exploitée par Pan African Minerals, de l’homme d’affaires Frank Timis. En cas d’accord, le groupe belge pourrait exporter annuellement 1 million de tonnes de ce minerai.

Cap sur la logistique pétrolière

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À Abidjan, la stratégie de Sea-Invest ne repose pas que sur l’exportation de minerais.

Le groupe belge a créé en 2009 une filiale, Sea-Invest Oil Services, consacrée à la logistique et aux services pétroliers. Et il est le prestataire exclusif de la Société nationale d’opérations pétrolières de la Côte d’Ivoire (Petroci) pour la gestion de la base logistique de Vridi. Sea-Invest et Petroci ont d’ailleurs monté une coentreprise pour développer les services annexes aux activités de recherche et d’exploration pétrolière en Côte d’Ivoire et dans la sous-région. Les deux partenaires devraient faire face à la concurrence de Bolloré Africa Logistics. Le groupe français a en effet annoncé son intention de faire d’Abidjan un hub pour les services pétroliers, moyennant un investissement initial de l’ordre de 30 millions d’euros. B.M.

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