Tunisie : des milliers de manifestants à Sidi Bouzid, couvre-feu décrété

Comme un symbole. Après l’invalidation de six listes d’Hachemi Hamdi, richissime homme d’affaires dont "La Pétition populaire" a remporté 19 sièges à l’Assemblée constituante, la ville de Sidi Bouzid, point originel de la révolution tunisienne et lieu de naissance du milliardaire, s’est soulevée contre les autorités.

Les troubles qui ont débuté jeudi 27 octobre en matinée ont repris ce vendredi 28 octobre après une brève accalmie jeudi soir. Des milliers de manifestants se sont rassemblés devant la mairie, et une voiture de police a été brûlée alors que les forces de l’ordre étaient retranchées dans leur commissariat.

Appels au calme

En réponse, le ministère de l’Intérieur a décrété un couvre-feu à partir de vendredi soir et ce tous les jours jusqu’à nouvel ordre, de 19h00 à 05H00.

Rached Ghannouchi le leader d’Ennahdha, le parti islamiste sorti victorieux des élections du dimanche 23 octobre, a lui appelé ce vendredi « au calme et à la préservation des biens publics », alors que le local d’Ennahdha et plusieurs bâtiments, dont la municipalité et le tribunal, ont été mis à sac et pillés après l’annonce des résultats de jeudi soir.

Des manifestations similaires ont eu lieu dans diverses bourgades autour de Sidi Bouzid, d’où est originaire l’homme d’affaires.

"La Pétition populaire" d’Hachemi Hamdi avait créé la surprise en enlevant 19 sièges sur 217 à l’Assemblée constituante. Le milliardaire basé à Londres avait réalisé sa campagne depuis Londres par le biais de sa télévision satellitaire Al-Mustakilla.

(Avec AFP)