Mali – Algérie : ATT en visite à Alger, mais les tensions subsistent

Amadou Toumani Touré a achevé, le jeudi 27 octobre, une visite officielle de quatre jours en Algérie. Au-delà des déclarations de bonnes intentions, les relations entre les deux parties restent tendues.

Le président malien ATT a été reçu à Alger par son homologue du 24 au 27 octobre. © AFP

Le président malien ATT a été reçu à Alger par son homologue du 24 au 27 octobre. © AFP

Publié le 27 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Le président malien est rentré jeudi 27 octobre à Bamako après une visite en Algérie de quatre jours. Officiellement, cette visite d’Amadou Toumani Touré (ATT) s’inscrit « dans le cadre de la tradition de dialogue et de concertation entre les deux pays ». Tradition qui avait cependant été mise à mal ces dernières années, notamment sur les questions de lutte contre le terrorisme.

Le séjour d’ATT a été marqué par un programme particulièrement chargé. Outre le traditionnel déjeuner au Palais du Peuple, donné en son honneur par Abdelaziz Bouteflika, et une série d’entretiens avec les principales personnalités politiques, il s’est également rendu à Tlemcen, ville d’origine du président algérien. Le déplacement a aussi porté ses fruits côté business. On note la signature d’un contrat de 2 millions d’euros pour l’achat de camions Sonacome destinés, entre autres, à l’armée malienne.

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Face à la presse, ATT s’est donc déclaré satisfait de la qualité des relations avec l’Algérie. « L’axe Alger-Bamako se porte bien, et je dirais même qu’il s’est considérablement renforcé », a-t-il affirmé, mardi 25 octobre, sur le perron du Palais d’El Mouradia.

"Dissiper certains malentendus"

Mais la visite d’ATT, dont le deuxième mandat prend fin en 2012, n’a pas été un simple voyage d’agrément. Le président malien et son staff se sont attelés à « dissiper certains malentendus » qui ont provoqué de vives tensions entre Alger et Bamako.

L’un d’eux concerne la libération par le Mali, en février 2010, de quatre terroristes d’AQMI – dont deux Algériens – en échange de l’otage français Pierre Camatte. Le deal avait provoqué l’ire d’Alger. La question de la présence d’AQMI au nord du Mali, que l’Algérie a toujours considérée comme le résultat d’une forme de « laxisme » de la part du locataire de Koulouba, a également été au centre des discussions entre les deux parties.

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Plus récemment, le kidnapping de trois Européens dans un camp sahraoui de Tindouf est venu raviver les tensions. Mardi, un ministre malien déclarait à l’AFP, sous couvert de l’anonymat, que l’enlèvement avait été organisé par la « branche sahraouie d’AQMI ». Des propos perçus par Alger comme une tentative « de jeter de l’huile sur le feu ».

Autre événement notable qui complique les rapports entre Bamako et Alger : la présence dans la capitale algérienne de Hama Ag Sid Ahmed, le porte-parole du bureau politique du Mouvement national de l’Azawed (MNA). Il aurait eu des entretiens avec certains responsables algériens pour évoquer la feuille de route arrêtée lors des dernières assises du mouvement, qui ont eu lieu du 7 au 15 octobre. Une feuille de route qui donne la primauté au dialogue avec l’État malien mais qui n’écarte pas le retour à la lutte armée.

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