Égypte : sept ans de prison pour les policiers accusés du meurtre de Khaled Saïd

Les deux policiers accusés d’avoir torturé à mort le jeune Égyptien Khaled Saïd en juin 2010 ont été condamnés mercredi à sept ans de prison. Un verdict qui révolte la famille et les internautes.

Une femme proteste après la mort du jeune Khaled Saïd le 13 juin 2010 au Caire. © AFP

Une femme proteste après la mort du jeune Khaled Saïd le 13 juin 2010 au Caire. © AFP

Publié le 27 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Les deux policiers accusés d’avoir battu à mort un jeune Égyptien, Khaled Saïd, en juin 2010, ont été condamnés à 7 ans de prison. Mahmoud Salah Mahmoud et Awad Ismaïl Souleimane ont été jugés pour avoir arrêté de manière arbitraire puis torturé Khaled Saïd, a indiqué mercredi l’agence officielle Mena, sans communiqué les chefs d’accusation retenus contre les deux hommes.

Décédé des suites de ses blessures après avoir été arrêté dans un cybercafé, Khaled Saïd, âgé de 28 ans, est devenu une icône de la contestation qui a poussé le président Hosni Moubarak à quitter le pouvoir. Pour justifier la mort du jeune homme, les policiers avaient indiqué qu’il avait succombé après avoir avalé un sachet de drogue au moment de son arrestation. Des experts médicaux avaient affirmé par la suite que Khaled Saïd était mort par asphyxie. Après avoir été battu, un sac avait été placé dans la bouche du jeune homme alors qu’il était inconscient.

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Son décès avait suscité une vague de colère à l’époque, notamment sur la page Facebook consacré au jeune homme, « Nous sommes tous Khaled Saïd ». Cette sur cette même page du réseau social que l’un des premiers appels à la révolte contre le régime avait d’ailleurs été lancé, le jeune homme représentant le symbole des victimes de brutalité policière.

"Révolution avortée"

Mercredi, le groupe Facebook a estimé que la décision de justice « est un message à tous ceux qui ont dit que Khaled était mort à cause de la drogue, tout en soulignant que, en ce qui concerne « les meurtriers qui ont écopé de sept ans, l’affaire n’est pas close. Justice doit être faite pour tous ».

La mère de la victime a, quant à elle, exprimée son profond désarroi face à cette sentence. « Je pensais qu’ils seraient exécutés. Je suis choquée qu’ils n’écopent que de sept ans. Comment peuvent-ils tuer brutalement mon fils et n’avoir que sept ans ? », s’insurge Laila Marzouk sur Ahram online. « Ce cas a donné une impulsion à la révolution, mais le verdict montre que cette révolution a été avortée », explique Ali Kassem, l’oncle de Khaled Saïd, à Assiocated Press.

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Sur le réseau social Twitter, c’est l’indignation qui prime face à ce verdict, considéré comme injuste par les internautes.  « Les policiers qui ont tué le martyr Khaled Said ont écopé de sept ans de prison, tout comme un artiste qui graffait dans la rue la semaine dernière … » dénonce une internaute, Sally Zohney. « Battre quelqu’un a mort est passible de sept ans, alors que critiquer la religion engendre trois ans de prison », s’indigne Khaled Hamdy, en référence au blogueur condamné à trois ans de prison pour « blasphème » contre l’islam sur Facebook samedi dernier.

« La réponse à ce verdict se fera dans la rue », a menacé Ali Kassem.

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(Avec AFP)

 

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