Libye : l’ONU veut mettre fin au mandat de l’Otan
De nombreux pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU souhaitent mettre un terme à la mission de l’Otan en Libye. Alors qu’elle devait s’achever le 31 octobre, elle pourrait voir ses attributions évoluer à la demande du président du Conseil national de transition (CNT) qui craint une prolifération des armes sur le territoire.
L’idée d’un maintien des forces de l’Otan en Libye « au moins jusqu’à la fin de l’année », comme l’a demandé mercredi le président du CNT Moustapha Abdeljalil, lors d’une réunion à Doha au Qatar avec les chefs d’état-major des pays engagés militairement en Libye, n’enchante pas les Nations unies.
Au sein de l’ONU, de nombreux pays parmi les 15 qui composent le Conseil de sécurité souhaitent que l’Otan s’en tienne à son intention de mettre un terme à son action le 31 octobre et que le Conseil mette fin au mandat accordé à l’Otan dès cette semaine, a-t-on appris mercredi 26 octobre auprès de diplomates.
Le chef de la diplomatie française Alain Juppé a affirmé que l’engagement militaire de l’Otan en Libye était « maintenant terminé », ajoutant que la France et ses partenaires de l’Alliance examinaient « une autre façon d’accompagner la transition » en Libye. La mission de l’Otan, entamée le 19 mars dans le cadre d’une résolution de l’ONU visant à protéger les civils, doit s’achever le 31 octobre.
Afflux d’armes
Une des raisons invoquées par le président du CNT pour demander le maintien des forces de l’Otan est le risque d’un « afflux d’armes des pays voisins ». Une réalité que l’ONU n’occulte pas.
Selon le représentant spécial de l’ONU pour la Libye, Ian Martin, le régime de Kadhafi a accumulé « le plus vaste stock de missiles anti-aériens ». « Des milliers d’exemplaires ont été détruits lors des opérations de l’Otan. Mais je dois vous faire part de nos inquiétudes croissantes quant au pillage et à la probable prolifération de Manpads (missiles anti-aériens, ndlr) », a-t-il dit devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New-York.
Un journaliste de l’AFP aurait constaté la présence dans le désert libyen, à 120 km au sud de Syrte, d’un arsenal de dizaines de milliers de tonnes de munitions dont l’accès est complètement libre. L’ONG Human Rights Watch affirme, quant à elle, que de nombreux pillages ont déjà eu lieu sur ce site où elle évalue la quantité de munitions stockées à des « dizaines de milliers de tonnes ». L’ONG a déploré « l’échec » du CNT à « sécuriser les stocks d’armes », alors que « cela fait des mois que nous avertissons le CNT et l’OTAN » du danger.
Evolution de la mission
Face à la persistance de risques d’instabilité, l’Otan pourrait alors faire évoluer sa mission. Une porte-parole du département d’Etat américain a d’ailleurs déclaré mercredi que des discussions avaient été entamées avec le CNT sur un éventuel nouveau rôle à donner à l’organisation transatlantique. Une mission recentrée alors sur l’aide au contrôle des frontières, l’assistance pour la démobilisation des combattants ou pour la récupération des armes en circulation.
En marge de la rencontre à Doha, le chef d’état-major du Qatar, le général Hamad ben Ali al-Attiya, assuré qu’après la fin de la mission de l’Otan, une autre coalition dirigée par son pays superviserait « l’entraînement des forces armées, la collecte des armes et l’intégration des rebelles au sein des institutions militaires ». « Cette coalition regroupera au moins 13 pays dont les États-Unis, le Royaume-Uni et la France », a-t-il ajouté.
(Avec AFP)
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