Sénégal – présidentielle : les grandes manoeuvres ont commencé
À quatre mois de l’élection présidentielle du 26 février 2012, un nouveau visage politique se dessine au Sénégal. Contrairement à 2007, la tendance est favorable au regroupement au sein de grandes coalitions convoitant le pouvoir.
« Aucun parti, grand ou petit, ne peut gagner seul les élections au Sénégal. Il suffit d’interroger la géographie politique pour s’en rendre compte », lançait l’opposant socialiste Abdoulaye Bathily au début de l’année. Comme lui, les acteurs du jeu politique sénégalais semblent désormais convaincus de la nécessité de s’allier pour battre Abdoulaye Wade à la présidentielle de février 2012.
Pour l’heure quatre grands ensembles se dégagent. En premier lieu, la coalition Bennoo Siggil Senegaal, qui avait remporté en les législatives de mars 2009, qui regroupe l’essentiel des partis de l’opposition (une trentaine). Mais elle est encore à la recherche de son candidat de « l’unité et du rassemblement » pour le scrutin.
Vient ensuite la coalition des forces alliées (Fal 2012), qui a été créée en septembre dernier. Sa mission : « fédérer les différentes forces autour du président Wade pour sa réélection en 2012, dès le premier tour », explique Mame Mactar Guèye, membre de la mouvance présidentielle. Le mouvement est composé d’une soixantaine de partis et organisations de la société civile.
Même les indépendants
La troisième forte tendance s’articule autour de Idrissa Seck. Samedi 15 octobre, le candidat libéral et ses alliés ont officiellement lancé une nouvelle coalition de 40 partis politiques et organisations, dénommée « Idy4président ».
Prenant le contrepied de la présidentielle de 2007, les coalitions sont donc à la mode pour 2012. Même les candidats indépendants s’y sont mis. Ibrahima Fall, Amsatou Sow Sidibé ainsi que Mamadou Touré et Arouna Ndoffène Diouf se sont retrouvés autour du Groupe des quatre (G4) et vont dégager des critères pour le choix de leur futur candidat.
Émiettement politique
Mais ces regroupements de partis politiques autour de grandes coalitions sont « moins le vœu des leaders qu’une tendance du système politique », explique le politologue Abdoul Aziz Diop. D’après le chercheur, « l’émiettement politique actuel [environ 165 partis, NDLR] va tendre vers l’équilibre à la faveur de la formation de coalitions pour la présidentielle ».
Le sociologue Malick Ndiaye explique quant à lui cette stratégie par le souci des nouveaux leaders politiques « de renforcer l’assise de leur mouvement par un grand nombre de partis ou d’organisations ». Avec une inconnue de taille sur la survie de ces grands ensembles après le 26 février 2012…
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