L’opposition sénégalaise dénonce la condamnation de Malick Seck, qui fait appel
Ce jeudi matin 20 octobre, le tribunal des flagrants délits de Dakar a rendu son verdict : deux ans de prison ferme pour le leader sénégalais du mouvement Convergence socialiste, Malick Noël Seck. L’opposition clame sa colère.
C’est en début de matinée que le tribunal a rendu son verdict pour l’affaire Malick Noël Seck, dans une salle d’audience comble mais calme, où était également positionnée une dizaine de militaires sénégalais en tenue de combat. « Cette décision ne correspond à rien. C’est une décision excessive et je suis certain que les magistrats de la Cour d’appel prendront leurs responsabilités », indique Me Moussa Bocar Thiam, un des 14 avocats de la défense.
"Outrage à magistrat et menace de mort"
Malick Seck était poursuivi pour « outrage à magistrat et menace de mort », après avoir déposé la semaine dernière une lettre au Conseil Constitutionnel. Mardi lors de son procès, le procureur de la République avait requis cinq ans de prison ferme. La défense a aujourd’hui décidé de faire appel.
Pour Me Aziz Seck, le président de l’Union des magistrats sénégalais, la peine qui lui est infligée « n’est pas disproportionnée. (…) Les juges ont estimé que Malick Seck est coupable et ils ont appliqué une peine prévue par la loi », estime-t-il.
Selon lui, « les politiques, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition ont tendance à ne plus rien respecter. Il faut leur faire comprendre que l’action politique n’autorise pas tout ». Peu après l’annonce du verdict, à quelques centaines de mètres du Palais de justice, des militants de l’APR et et Rewmi (les partis de Macky Sall et Idrissa Seck) se sont rassemblés.
« Nous avons assisté à une prise d’otage, à un délibéré politique. Nous allons mener des actions », menace Abdou Mbow, le responsable des jeunes de l’APR (Alliance pour la République).
"C’est une provocation politique"
Même discours du côté de Barthélemy Dias, secrétaire général des jeunesses socialistes. « Ce verdict est une grosse farce. Malick Seck ne se couchera pas dans cette prison. C’est une provocation politique ».
Mardi dernier, face aux questions de la présidente du tribunal, Malick Seck, vêtu d’un boubou blanc, a confirmé les propos qu’il tenait dans sa lettre. « Je n’ai jamais eu l’intention de menacer qui que ce soit, uniquement de sensibiliser. Aujourd’hui c’est devenu un risque de s’indigner au Sénégal », a-t-il indiqué.
Dans son réquisitoire, le procureur de la République a déclaré le jeune leader « coupable », avant d’ajouter qu’il « n’est pas un exemple à suivre ». Dans l’après-midi, les jeunes militants des partis de l’opposition se réunissaient pour décider des actions à mener.
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