Maroc : les trois lauréats du Prix Grand Atlas sont…

C’est un rendez-vous qu’on ne présente plus. Le Prix Grand Atlas, qui en est à sa dix-huitième édition, était décerné mercredi 19 octobre, à la résidence de l’ambassadeur de France au Maroc, à Rabat, et présidé cette année par Azouz Begag.

Azouz Begag, Nadia Chafik et les trois lauréats. © DR

Azouz Begag, Nadia Chafik et les trois lauréats. © DR

Publié le 20 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Habituellement remis en juin, le Prix du Grand Atlas a été déplacé à l’automne, « pour être dans le même calendrier que les autres prix littéraires marocains, le prix de la Mamounia et le prix du Magazine littéraire » explique l’ambassadeur, Bruno Joubert.

Cette année, le jury est présidé par Azouz Begag. Ce nom vous dit quelque chose ? Oui, il s’agit bien de l’ancien ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances (2005-2007), qui s’est plus fait connaître pour s’être opposé à la politique de Sarkozy que pour ses talents d’écrivains. Truculent, un peu histrion, l’écrivain d’origine algérienne lance la cérémonie et lui donne un ton léger. Certes il n’a pas la carrure d’un Jean-Marie Gustave Le Clézio, d’un Erik Orsenna ou d’un Bernard Pivot, respectivement président du jury en 2005, 1999 et 1997, mais il est heureusement entouré d’un jury de qualité où sont représentés le monde de l’édition, un directeur de librairie et une professeur de littérature.

la suite après cette publicité

Trois lauréats cette année : la journaliste et écrivain Zakya Daoud, qui a reçu le prix de l’essai francophone pour La diaspora marocaine en Europe (éditions La croisée des chemins). Le prix jeunesse pour Mehdi de Graincourt, auteur de Raconte moi Ibn Battouta (éditions Yanbow el Kitab). Le prix de la traduction pour Hassan Amrani, qui a réussi la très difficile traduction de l’essai philosophique La critique et la conviction de Paul Ricoeur. Chaque lauréat a reçu un prix de 40 000 dh (4000 euros).

Des retombées sur les ventes de livres

L’ambassadeur l’a rappelé, ce prix a d’abord été pensé comme un soutien à l’édition marocaine, un secteur extrêmement fragile dans un pays où le budget de la culture par marocain et par an est à peine de 1 dirham. Mais c’est aussi un soutien à la francophonie, tant il est vrai que les écrivains marocains continuent à écrire en français, malgré la politique d’arabisation qui a éloigné beaucoup de lecteurs potentiels de la langue de Molière.

Les libraires et les patrons de maison d’édition sont formels, le Prix Grand Atlas a des retombées substantielles sur les ventes de livre et permet de donner de la visibilité aux auteurs. « Il faudrait qu’il y ait encore plus de prix littéraire de cette qualité » argue même le patron de la librairie Le carrefour des livres à Casablanca.

la suite après cette publicité

Tout cela n’empêche pas les organisateurs du Prix Grand Atlas de réfléchir à des modalités d’amélioration et notamment à la possibilité de décerner bientôt un prix du premier livre pour faire émerger de nouveaux talents. Autre perspective qui interroge : celle de la cession de droits entre éditeurs du Sud et éditeurs du Nord. Marie Desmeures, éditrice chez Actes Sud et par ailleurs membre du jury, a reconnu qu’il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir pour faire connaître en Europe ces écrivains de l’autre rive.

 

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires