Mali : « péril écologique » en vue pour le fleuve Niger

Au centre d’une récente conférence internationale à Bamako, le fleuve Niger est en danger. Les activités humaines locales mais aussi le réchauffement climatique et la désertification menacent la survie de plusieurs millions d’Africains.

Vue du fleuve Niger à Gao, au nord du Mali. © Reuters

Vue du fleuve Niger à Gao, au nord du Mali. © Reuters

Publié le 19 octobre 2011 Lecture : 1 minute.

Avec ses 4 184 kilomètres de long et ses 2 millions de km2, le fleuve Niger, troisième du continent par la longueur (après le Nil et le Congo), rythme la vie de quelque cent millions d’Africains. Aussi la sauvegarde de son équilibre écologique est-elle primordiale. Une question au centre d’un forum organisé à Bamako (Mali) par la Fondation Jacques Chirac, en partenariat avec l’Autorité du bassin du fleuve Niger* (ABN), les 17 et 18 octobre derniers.

Comme pour attester de l’importance du sujet, quatre chefs d’États y ont fait le déplacement. Amadou Toumani Touré, président du pays hôte, recevait Blaise Compaoré (Burkina Faso), Mahamadou Issoufou (Niger) et Idriss Deby Itno (Tchad), président en exercice de l’ABN.

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Ensablement et pollution

Traversant cinq pays (neuf avec ses affluents), le Niger est souvent la seule ressource en eaux des populations. Pour leurs besoins quotidiens, mais aussi pour l’exercice d’activité économiques telles que la pêche, l’agriculture et l’élevage. Mais la survie du fleuve est menacée par le climat, d’abord et par la mauvaise utilisation de ses ressources, ensuite. Le poisson se fait plus rare et est plus difficile d’accès à cause de l’ensablement des berges, notamment au Niger. Au Mali, si l’agriculture irriguée par les eaux du fleuve ont permis de doubler la production de riz, celles-ci sont de plus en plus polluées par la fabrication de savon, ou par les solvants utilisés dans la teinture des pagnes.

Selon le président tchadien, Idris Déby Itno, président en exercice de l’ABN, 600 milliards de F CFA (environ 915 millions d’euros), seraient nécessaires pour endiguer le « péril écologique » qui s’annonce, en luttant aussi bien sur le front de la désertification que pour l’installation de points d’eaux potables pour les populations. Une urgence qui n’est pas sans rappeler celle du Lac Tchad, qui a perdu 90% de sa superficie en 50 ans, passant de 25 000 km2 à 2 500 km2 en 2010.

* ABN : Burkina Faso, Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria, Tchad

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