Éthiopie : le procès des journalistes suédois accusés de terrorisme est reporté au 20 octobre

Le procès de deux journalistes suédois qui devait s’ouvrir ce mardi 18 octobre à Addis Abeba a été reporté au jeudi 20 octobre. Johan Persson et Martin Schibbye sont accusés de terrorisme par les autorités éthiopiennes et risquent la prison à vie.

Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi au Caire le 17 septembre. © AFP

Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi au Caire le 17 septembre. © AFP

Publié le 18 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Déjà réputé pour être l’un des pays d’Afrique les plus restrictifs pour les médias, l’Éthiopie ne fait rien pour embellir son image en annonçant l’ouverture du procès de deux journalistes suédois, accusés d’avoir commandités ou fomentés des activités terroristes sur son sol. Initialement prévu ce mardi 18 octobre, l’ouverture du procès a été reportée à jeudi pour permettre aux accusés d’être défendus par un avocat.

Arrêtés à proximité de la frontière somalienne le 1er juillet dernier, alors qu’ils venaient de pénétrer sur le sol éthiopien en compagnie de membres du le Front national de libération de l’Ogaden (ONLF), Johan Persson et Martin Schibbye  viennent grossir les rangs d’une longue liste de journalistes et de militants de l’opposition à être appréhendés par le pouvoir.

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157 arrestations depuis le mois de mai

Amnesty International comptabilise ainsi 157 personnes, dont une majorité de journalistes,  arrêtées depuis le mois de mai après avoir été suspectées d’être liées à des mouvements interdits.

Devant ce piétinement de la liberté de la presse par le gouvernement d’Addis Abeba, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), a estimé que le gouvernement éthiopien « a porté atteinte (…) à la présomption d’innocence des journalistes en les présentant aux médias comme des complices de terroristes, en les accusant de terrorisme sans la présence de leurs avocats et en portant des accusations publiques contre eux ».

Dans un communiqué, le CPJ a également « appelé la justice éthiopienne à garantir aux deux journalistes un procès équitable dans ce qui est devenu une affaire politique ».

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La peine maximale

Loin de rechercher une solution diplomatique dans cette affaire, le gouvernement éthiopien a annoncé lui, par la voix de son porte-parole Shimeles Kamal, « l’ouverture du procès ce mardi 18 octobre ». Avant d’ajouter : « les journalistes vont comparaître avec leurs avocats, ils devront présenter leurs objections aux accusations portées contre eux, s’ils en ont (…) et ils devront dire s’ils plaident coupables ou non coupables ».

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Pour les deux ressortissants suédois la peine pourrait être très lourde. Accusés de soutien à un groupe terroriste, chef d’inculpation pour lequel la loi éthiopienne prévoit une peine maximale, ils risquent la prison à vie.

Le ministère suédois des Affaires étrangères, qui avait déclaré qu’il ne s’attendait pas à ce qu’ils soient inculpés de terrorisme espérant que ce chef d’inculpation serait abandonné, souhaite lui un rapatriement rapide des deux journalistes.

Une région à risques

La région de l’Ogaden, à majorité somali et située dans le sud-est de l’Éthiopie, où les deux journalistes suédois avaient été arrêtés à la suite de combats entre des membres de l’ONLF et des soldats gouvernementaux, est la proie de tensions depuis la création en 1984 de cette organisation armée qui lutte pour l’indépendance de cette zone.

Récemment, des découvertes de pétrole dans cette région pauvre ont fait de l’Ogaden un point stratégique pour le gouvernement central qui ne veut pas laisser le champ libre aux rebelles.

(Avec AFP)

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