Libye : violents combats à Syrte, Hillary Clinton à Tripoli

De violents affrontements entre les forces du Conseil national de transition (CNT) et fidèles Kadhafistes ont éclaté le mardi 18 octobre à Syrte. La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton est quant à elle arrivée à Tripoli pour une visite surprise.

Des combats du CNT libyen le 17 octobre à Syrte. © Ahmad al-Rubaye/AFP

Des combats du CNT libyen le 17 octobre à Syrte. © Ahmad al-Rubaye/AFP

Publié le 18 octobre 2011 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour à 19H19.

Bani Walid « totalement libérée », les forces du régime de transition libyen concentrent leurs efforts sur la ville de Syrte, dernier bastion Kadhafiste à l’est de Tripoli. D’intenses bombardements et de violents combats de rue avaient lieu mardi matin dans les deux quartiers de la ville, « Dollar » et « N°2 », où sont retranchés les derniers fidèles de l’ex-dirigeant libyen en fuite.

la suite après cette publicité

Des centaines de combattants s’engageaient dans les rues de ces deux quartiers où résonnaient des tirs d’artillerie lourde. Les combats ont été brefs (une quarantaine de minute) mais très violents. Au moins deux morts et des dizaines de blessés sont à déplorer du côté des forces du Conseil national de transition (CNT).

Les pro-Kadhafi « tirent sur nous de partout, avec des tireurs embusqués, aux obus de mortier et aux roquettes », a expliqué un combattant pro-CNT, Tahar Burzeza. Des pick-up transportaient les blessés vers un hôpital de campagne installé à la lisière des deux quartiers, où un journaliste de l’AFP a décompté au moins 35 blessés.

Hillary Clinton en visite surprise

Le lundi 17 octobre, les combattants du nouveau pouvoir libyen ont annoncé avoir pris le contrôle total de Bani Walid (au sud-est de Tripoli), délogeant de ce bastion les derniers fidèles de Mouammar Kadhafi.

la suite après cette publicité

La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton est, quant à elle, arrivée mardi à Tripoli pour une visite surprise en Libye. C’est le premier déplacement en Libye d’un responsable américain de ce rang depuis 2008, date à laquelle Washington a voulu entamer de nouvelles relations avec Mouammar Kadhafi.

« Les États-Unis sont fiers d’avoir été à vos côtés dans votre combat pour la liberté et continueront à le faire si vous continuez ce voyage, en respectant votre souveraineté », a-t-elle déclaré en conférence de presse.

la suite après cette publicité

Alors qu’on l’interrogeait sur les risques de guerre civile après que des tensions sont apparues entre différentes brigades ayant libéré le pays, Hillary Clinton a souligné qu’« un des éléments qu’il faut régler est l’unification des différentes milices dans une seule armée qui représente le peuple libyen. (…) Placer une armée nationale et une force de police sous commandement civil est essentiel », a-t-elle ajouté.

De 10 à 15 000 touaregs recrutés par l’entourage de Kadhafi?

Au cours de cette visite éclair entourée de mesures de sécurité strictes, la chef de la diplomatie américaine devait rencontrer le président du CNT, Mustapha Abdeljalil, le Premier ministre Mahmoud Jibril ainsi qu’Ali Tarhouni, ministre des Finances et du pétrole.

Le Premier ministre de transition a, de son côté, fait une déclaration assez inquiétante. Dans un entretien au quotidien à capitaux saoudiens Asharq al Awsat, Mahmoud Jibril, s’est dit sûr que Mouammar Kadhafi, qui selon lui se déplace en permanence entre le Sud libyen, le nord du Niger et l’Algérie, planifiait de reprendre le pouvoir grâce aux Touaregs du Sud désertique. « Je crois fermement qu’il (Kadhafi) tente de revenir au pouvoir avec l’aide des tribus Touareg dans le nord du Niger, le sud de la Libye et le sud de l’Algérie et du Mali », a déclaré Mahmoud Jibril.

Selon les dires du Premier ministre de transition, son entourage aurait recruté entre 10 000 et 15 000 hommes de la région du Darfour (Soudan) et des Al-Rachayda – une importante tribu du Soudan – pour combattre auprès de lui. Mahmoud Jibril émet alors deux hypothèses : le colonel Kadhafi va soit « déstabiliser le nouveau régime en Libye, soit proclamer un État séparatiste dans le sud qu’il nommera ce qu’il voudra : ‘les Touareg’, le ‘Sud’, ‘la Grande Afrique’ ».

(Avec AFP)

 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires