Tunisie : séance d’adieu pour la Haute instance
La Haute instance chargée de piloter les réformes électorales en Tunisie se réunissait pour la dernière fois jeudi matin dans la capitale, à deux semaines des élections pour une Assemblée constituante.
Après huit mois de travaux, la Haute instance chargée de piloter les réformes politiques et électorales de la Tunisie post Ben-Ali s’est réunie pour la toute dernière fois jeudi matin dans la capitale, à deux semaines des élections pour une Assemblée constituante.
Au palais du Bardo à Tunis, un important dispositif avait été déployé, avant l’ultime rencontre de l’instance, qui se tenait sous la houlette du Premier ministre Béji Caïd Essebsi, accompagné du président intérimaire Foued Mebazaa.
Mise en place en février, la « Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique », présidée par le juriste Yahd Ben Achour, a permis à la Tunisie de se doter d’un nouveau code électoral, instaurant également des règles pour le financement des partis politiques. « Nous avons réussi une synthèse improbable entre la logique révolutionnaire et la logique institutionnelle », a déclaré Yadh Ben Achour. Au départ constitué de juriste, l’organisme a rapidement élargi sa constitution, et intégré un conseil composé de représentants de toutes les forces politiques et de la société civile.
Vent de critiques
Après la chute du dictateur Zine el Abidine Ben Ali, la Haute instance a dû gérer la grogne sociale, les flambées de violence ainsi que la crise économique, sans échapper aux nombreuses critiques à son encontre. Parmi ses principaux détracteurs, deux partis politiques : la formation islamiste Ennahdha, qui a plusieurs fois claqué la porte de la Haute instance. En cause : l’instance aurait plusieurs fois fait fi des avis du parti politique. Le Parti démocratique progressiste (PDP), l’accusait également de se comporter « comme un parlement élu alors que ses membres ont été désignés », selon les mots de Néjib Chebbi, qui souhaitait la voir disparaître « le plus tôt possible ».
Le président de la Haute instance avait de son côté, tenté d’établir un consensus entre les partis politiques, et a toujours refusé de se retirer de ses fonctions, affirmant qu’il agissait « dans l’intérêt de la révolution ». Et avait même déclaré en mai : « Nous avons réussi un miracle » en concoctant « en trois semaines la loi électorale ».
(Avec AFP)
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