L’annonce a immédiatement déclenché des tirs de joie à Tripoli et à Misrata. Selon Abdelkarim Bizama, un conseiller Mustapha Abdeljalil, le chef du Conseil national de transition (CNT) libyen, « Mootassem Kadhafi a été capturé à Syrte et il a été transféré à Benghazi », a-t-il indiqué. « Nous n’avons pas annoncé cette capture plus tôt pour éviter toute tentative de le libérer ».

Quatrième des huit enfants de l’ex-« Guide », Mootassem Kadhafi est un médecin et militaire de carrière, un temps présenté comme un rival de son aîné Seif el-islam pour succéder à son père. Né en 1975, formé par des officiers égyptiens, il avait été promu par son père à la tête du Conseil de sécurité nationale en 2007 et dirigeait sa propre unité d’élite.

"Maître, maître !"

Les soupçons de plusieurs responsables du CNT, qui avaient indiqué que Mootassem Kadhafi pouvait s’être réfugié à Syrte, se sont donc vérifiés. Dans des conversations radio interceptées par les combattants pro-CNT, un lieutenant de Kadhafi avait ainsi déclaré : « Maître, maître, nous allons vous protéger, comme nous l’a ordonné votre père ».

La capture de Mootasem est-elle crédible ? Rien ne prouve le contraire, mais le CNT a déjà plusieurs fois donné de fausses informations concernant la capture de hauts responsables du clan Kadhafi par le passé. Une chose est sûre : l’annonce de cette information est propre à galvaniser les combattants anti-Kadhafi qui se battent contre le dernier carré de fidèles du colonel, au centre de Syrte. Ceux-ci sont cernés dans le centre-ville, réduits à un espace se résumant à trois pâtés de maisons en bord de mer, dans le « Quartier numéro un ».

Les combats de rue et les bombardements de l’Otan durant ces quatre dernières semaines laissent Syrte dans un état de ruines. Après avoir pris le contrôle de la ville, le CNT devrait proclamer la « libération totale » du pays – à l’exception notable du village de Bani Walid où les derniers irréductibles Kadhafistes se maintiennent encore. Mais pour combien de temps ?

(Avec AFP)