Égypte : la démission du vice-Premier ministre refusée par le gouvernement
Alors que Hazem Beblawi, vice-Premier ministre égyptien a annoncé sa démission mardi, suite aux violents affrontements qui ont opposé coptes et forces de l’ordre et provoqué la mort de 25 personnes, le gouvernement, en proie à de violentes critiques, a refusé son départ.
La démission du vice-Premier ministre égyptien lui a été refusée. Alors que Hazem Beblawi, également ministre des Finances, a annoncé mardi sa décision de quitter son poste, le chef du Conseil supérieur des forces armées, le maréchal Hussein Tantaoui, à la tête du pays depuis la chute de Hosni Moubarak en février, s’est opposé à sa volonté, selon l’agence officielle Mena.
Le ministre avait fait acte de sa démission suite aux violences qui ont secoué le pays, lors de manifestations entre la minorité copte et les forces de l’ordre qui ont provoqué la mort de 25 personnes dimanche. « Il n’y a peut-être pas de responsabilité directe du gouvernement dans cela, mais la responsabilité est la sienne au final », avait-il déclaré mardi.
L’armée "a perdu toute crédibilité"
Et peut-être fuyait-il aussi le flot de critique qui s’est abattu sur le gouvernement suite à cet incident, dans lequel la responsabilité de l’armée est mise en cause par des Égyptiens et des ONG, qui quémandent des explications quant à la violence de la répression sur les manifestants coptes.
« L’État a perdu sa stature, le régime est au bord de l’effondrement, et le gouvernement Charaf a perdu son crédit. Tout ce qui reste à faire pour le Premier ministre, c’est de partir », fustigeait un influent quotidien indépendant, al-Masri al-Youm, dans un éditorial en première page. L’armée quant à elle, « a perdu toute crédibilité en tant que « protectrice des citoyens », et plus personne ne peut lui faire confiance dans ce rôle », écrit un célèbre blogueur égyptien, Mahmoud Salem, sur son site.
Quant à la communauté internationale et aux ONG, elles ne tarissent plus de déclarations inquiètes quant à l’avenir du pays, et pressent l’armée d’expliquer son comportement jugé par les associations comme étant inacceptable, au plus vite. Le parquet militaire a réagi, indiquant mardi que 28 personnes avaient été placées en détention provisoire pour 15 jours en attendant les résultats d’une enquête.
Céder le pouvoir aux civils
Ces troubles sont survenus à quelques semaines du début des premières élections législatives prévues le 28 novembre, qui sera suivi d’une élection présidentielle en 2012, dont la date n’a pas encore été fixée. L’armée est en tout cas sommée de céder le plus rapidement possible ses pouvoirs aux civils.
« Nous vivons un moment qui divise l’Égypte. L’armée doit retourner dans ses casernes pour le bien du pays, sinon il va s’enflammer », a estimé Emad Gad, du centre d’études politiques al-Ahram.
(Avec AFP)
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