Prix Nobel de la paix : trois femmes récompensées
Le prix Nobel de la paix a été attribué ce vendredi 7 octobre à la presidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, à l’activiste pacifiste libérienne Leymah Gbowee et à la yéménite Tawakkul Karman. Ces trois personnalités ont été récompensées pour leur travail sur les droits de la femme.
Le prix Nobel de la paix innove cette année. Trois vainqueurs, et surtout trois femmes. Ellen Johnson Sirleaf, la présidente du Liberia, sa compatriote militante Leymah Gbowee et la journaliste yéménite Tawakkul Karman viennent d’obtenir la récompense suprême pour « leur lutte non violente en faveur de la sécurité des femmes et de leurs droits à participer aux processus de paix », a déclaré à Oslo le président du comité Nobel norvégien, Thorbjoern Jagland.
Autre nouveauté, la yéménite est la première femme arabe à être récompensée par ce prix. Elle a été remerciée pour avoir joué « un rôle prépondérant dans la lutte en faveur des droits des femmes, de la démocratie et de la paix au Yémen », a précisé le président du comité.
"Renforcer la place des femmes"
Les deux libériennes, elles, ont agit dans leur pays pour aider leur consœurs à se faire une place, dans un pays ravagé par 14 ans de guerre civile. La présidente du Liberia, première femme élue à la tête d’un pays africain en 2005 « a contribué à assurer la paix au Liberia, à promouvoir le développement économique et social, et à renforcer la place des femmes », a expliqué Thorbjoern Jagland.
Si elle a pu être élue présidente, c’est notamment grâce au travail sur le terrain de Leymah Gbowee, fondatrice d’un mouvement pacifique qui contribuera, notamment à l’aide d’une grève du sexe, à mettre fin à la deuxième guerre civile en 2003. Une action pacifique et originale lancée en 2002, enjoignait les femmes à se refuser à leurs hommes tant que les hostilités se poursuivaient. « Leymah Gbowee a mobilisé et organisé les femmmes au-delà des lignes de division ethniques et religieuses pour mettre fin à une longue guerre au Liberia et assurer la participation des femmes aux élections », a déclaré à son propos le président du comité.
Douze femmes seulement avaient jusqu’à présent reçu le prix Nobel de la paix en 110 ans d’histoire, la dernière étant l’écologiste kényane Wangari Maathai, décédée il y a quinze jours.
Le prix sera remis à Oslo le 10 décembre, date-anniversaire de la mort de son fondateur, l’industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel.
(Avec AFP)
Les autres Prix Nobel africains
• 2004 : le prix Nobel de la paix est décerné à la militante écologiste kényane Wangari Maathai, décédée dimanche 25 septembre des suites d’un cancer.
• 2003 : le prix Nobel de littérature est décerné à l’écrivain sud-africain John Maxwell Coetzee.
• 2001 : le prix Nobel de la paix est attribué conjointement à l’ONU et à son secrétaire général, le Ghanéen Kofi Annan.
• 1999 : l’Américano-Egyptien Ahmed Zewail reçoit le prix Nobel de chimie.
• 1993 : le prix Nobel de la paix est attribué conjointement à Nelson Mandela, symbole de la lutte contre l’apartheid et futur président, et au chef de l’État Frederik De Klerk, notamment pour leurs efforts en vue de "l’établissement d’une nouvelle Afrique du Sud démocratique".
• 1991 : le prix Nobel de littérature est décerné à la romancière sud-africaine Nadine Gordimer pour son œuvre contre la ségrégation raciale dans son pays.
• 1988 : l’écrivain égyptien Naguib Mahfouz obtient le prix Nobel de littérature.
• 1986 : l’écrivain nigérian Wole Soyinka obtient le prix Nobel de littérature.
• 1984 : l’archevêque noir anglican d’Afrique du Sud, Mgr Desmond Tutu, se voit attribuer le prix Nobel de la paix pour son "rôle de leader" dans la campagne antiapartheid.
• 1978 : le président égyptien Anouar El-Sadate partage le prix Nobel de la paix avec le premier ministre israélien Menahem Begin, son cosignataire des accords de Camp David.
• 1960 : le chef zoulou Albert John Luthuli, alors président du Congrès national africain (ANC, interdit en Afrique du Sud à cette époque) obtient le prix Nobel de la paix.
• 1951 : le Sud-Africain Max Theiler reçoit le prix Nobel de médecine pour sa découverte du vaccin contre la fièvre jaune. Le pays, sous le nom d’Union sud-africaine, était alors membre du Commonwealth britannique.
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