Tunisie : Moez Trabelsi, le premier membre du clan Ben Ali arrêté à l’étranger

Le neveu de Leïla Trabelsi, épouse du dictateur déchu tunisien, a été arrêté jeudi à Rome. Il faisait l’objet d’une « notice rouge » et est le premier membre du clan Ben Ali à être appréhendé dans un pays étranger.

L’épouse du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali, Leila le 7 novembre 2007 à Rades, près de © AFP

L’épouse du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali, Leila le 7 novembre 2007 à Rades, près de © AFP

Publié le 7 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

La « notice rouge » d’Interpol aura eu, au moins pour l’un des membres du clan Ben Ali- Trabelsi qui ont fui la Tunisie, les effets escomptés. Moez Trabelsi, neveu de l’ancienne première dame tunisienne, a été arrêté jeudi à Rome.

« Moez Trabelsi est l’objet d’un mandat d’amener émis par la justice tunisienne. Interpol a fait procéder à son arrestation jeudi vers 03H00 (02H00 GMT) à Rome », a déclaré le porte-parole du ministère tunisien de la Justice, Kadhem Zine El Abidine.

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Poursuivi dans plusieurs affaires de corruption et de blanchiment d’argent, Moez Trabelsi est ainsi le premier proche de Ben Ali à être arrêté à l’étranger depuis la chute du dictateur déchu le 14 janvier.

L’homme a été interpellé « dans un hôtel du centre historique » par les forces de l’ordre qui sont intervenues « par surprise en pleine nuit », a expliqué la préfecture de police de la capitale italienne.

Pour l’instant incarcéré à Rome, « mis à disposition des autorités compétentes » selon la préfecture, Moez Trabelsi devrait être renvoyé dans son pays natal, afin d’y être jugé. « Si Moez Trabelsi est arrêté en Italie, nous demandons au gouvernement de préparer un dossier solide pour obtenir son extradition et permettre à la justice de le juger dans le respect de ses droits », a déclaré Mokhtar Trifi, président d’honneur de la Ligue de défense des droits de l’homme.

Que tous les pays "en fassent autant"

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L’avocat espère surtout que « tous les pays qui abritent des membres du clan en fassent autant, en particulier l’Arabie saoudite où séjourne Ben Ali, le Canada, le Qatar qui abritent des membres de la famille recherchés et condamnés par défaut en Tunisie ». Les mots s’adressent tout particulièrement aux autorités saoudiennes qui, depuis la mi-janvier, n’ont jamais donné suite à la requête de la Tunisie d’extrader Zine el Abidine Ben Ali. « Qu’ils (les États) répondent à cette demande et que la règle de droit puisse être appliquée à tous ceux qui se sont enfuis », a ajouté Mokhtar Trifi.

Moez Trabelsi avait déjà été poursuivi quelques années auparavant par la France, aux côtés de son cousin Imed – qui est jugé actuellement en Tunisie – pour « vols en bande organisée », accusés de s’être appropriés en 2006 le prestigieux yacht de Bruno Roger, l’un des dirigeants de la Banque Lazard et proche de l’ex-président Jacques Chirac et de l’actuel chef de l’Etat Nicolas Sarkozy.

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Un mandat d’arrêt avait été émis en 2007 par la justice française en 2007, mais sans succès, le gouvernement tunisien ayant refusé leur extradition.

(Avec AFP)

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