Libye : l’Otan, accusée de bombarder les civils de Syrte, entend poursuivre sa mission

Alors que l’Otan estime devoir poursuivre encore quelque temps sa mission de « protection des civils » en Libye, les habitants de Syrte dénoncent les bombardements incessants de l’organisation atlantique qui les poussent à la fuite.

Des combattants du CNT libyen tirent sur les positions des pro-Kadhafi, le 5 octobre 2011 à Syrte. © AFP

Des combattants du CNT libyen tirent sur les positions des pro-Kadhafi, le 5 octobre 2011 à Syrte. © AFP

Publié le 6 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

« Pourquoi l’Otan nous bombarde-t-elle ? », se demande Farak Moussa, un Libyen de Syrte forcé de fuir la ville, au côté de sa famille. L’Organisation atlantique, censée protéger les civils ? Les habitants de Syrte, l’un des derniers bastions pro-Kadhafi résistant, n’y croient pas une seconde. Pour eux l’Otan remplirait plutôt la mission contraire, et les civils fuient la ville, non pas sous la contrainte des pro-CNT, mais par crainte d’être bombardés. La ville est en effet assiégée depuis des semaines, et des milliers de civils ont du partir de cette ville qui comptait avant la révolution, 100 000 habitants.

« Les bombardements de l’Otan sont effrayants. Tout est effrayant. Ils ne font pas de différence », s’indigne un autre habitant en fuite, Salem Hamis.

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« Lorsqu’il nous faut absolument intervenir pour protéger la population, nous le faisons avec le plus grand soin, en ne visant que des cibles militaires et en utilisant des munitions de grande précision pour éviter toute perte civile », a rétorqué un responsable de l’Otan.

L’Alliance « n’a conduit aucun raid à Syrte depuis le week-end dernier et ne prend parti pour aucune des forces sur le terrain », a-t-il ajouté.

Mission de l’Otan "proche de la fin"

La semaine dernière, la Croix Rouge s’était déjà inquiétée de la « situation désespérée » des civils de Syrte. Alors que l’organisation humanitaire apportait pour la première fois des médicaments dans la ville, plusieurs roquettes s’étaient abattues dans l’enceinte de l’hôpital où elle opérait.

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De son côté, le secrétaire générale de l’Otan Anders Fogh Rasmussen a affirmé jeudi, lors d’une réunion des ministres de la Défense, que la mission était « proche de la fin », sans toutefois établir de calendrier précis pour le retrait.
Présent à Bruxelles, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a estimé que les combats au sol étaient encore trop intenses pour permettre à l’Otan de plier bagage, notamment en ce qui concerne le fief Kadhafiste de Syrte.

« Syrte est extrêmement symbolique », a déclaré le ministre français de la Défense, Gérard Longuet.

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« Même sans frappes, le fait que nous continuions les vols a un impact psychologique pour les deux parties », a estimé un diplomate.

« Nous allons examiner avec attention la situation et, en particulier, la capacité du CNT à protéger efficacement la population civile », a poursuivi le secrétaire général. « Le risque est que nous partions et que, le lendemain, il y ait un massacre, ce qui serait un échec pour nous ».

(Avec AFP)

 

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