Libye : le village natal de Kadhafi mis à sac

Devant l’opulence affichée par le village natal de Mouammar Kadhafi, conquis en début de semaine, certains combattants pro-CNT cèdent à leur désir de vengeance. Au menu des représailles : intimidation des rares habitants qui n’ont pas fui, vols et destruction de leurs maisons…

Combattant du CNT devant une maison de Qasr Abou Hadi, le 4 octobre 2011. © AFP

Combattant du CNT devant une maison de Qasr Abou Hadi, le 4 octobre 2011. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 5 octobre 2011 Lecture : 1 minute.

Pris en début de semaine par les combattants anti-Kadhafi, le village natal de l’ex-« Guide » n’a pas beaucoup d’équivalents en Libye. Situé à une vingtaine de km au sud de Syrte, Qasr Abou Hadi offre à la vue des maisons cossues, défendues par de hauts murs en béton, les champs alentours sont garnis de réservoirs d’eau – alors même qu’ils sont interdits partout ailleurs dans le pays – et une autoroute à double voie éclairée par des lampadaires électriques le relie à la côte…

Mouammar Kadhafi, comme tous les dictateurs, a su privilégier le lieu qui l’a vu naître. Suscitant frustration, colère, et un ressentiment prompt à exploser en cas de changement de régime. De fait, depuis la prise du village, de nombreuses habitations ont été saccagées, voire incendiées, notamment par des combattants venus de l’enclave de Misrata.

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"Tous des Guedadfa"

Une pratique courante pour les anti-Kadhafistes dans les « petits bastions » de l’ancien régime : Ben Jawad ou Tourgha, par exemple. À ceci près qu’ici, tout le monde ou presque appartient à la même tribu que l’ex-« Guide ». « Nous sommes tous des Guedadfa. Ici tout le monde soutient Kadhafi », reconnaît Mohamed, un trentenaire en T-shirt et casquette de l’Inter de Milan. « Moi je suis resté pour protéger ma maison. Depuis hier, ils sont venus quatre fois pour essayer de prendre ma voiture ».

« Les rebelles de Benghazi (est) sont à peu près corrects. Mais ceux de Misrata ne se comportent pas bien. Ils pillent et brûlent des maisons. (…) Ils sont venus pour se venger », accuse-t-il. « Les pillages, ce n’est pas bon », confesse un chef pro-CNT, originaire de Benghazi. « Les gars de Misrata veulent leur revanche, nous on refuse de participer à ça ».

(Avec AFP)

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