Ouverture du procès d’Abdulmutallab pour l’attentat manqué de la Noël 2009

Le procès d’Umar Farouk Abdulmutallab, le Nigerian qui avait tenté de faire exploser un vol Amsterdam-Détroit le 25 décembre 2009 en dissimulant des explosifs dans son caleçon, s’est ouvert le 4 octobre aux États-Unis. À  son entrée dans le tribunal, l’accusé a invoqué la mémoire de l’imam radical Anwar al-Aulaqi.

Le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, le 28 décembre 2009, quelques jours après son arrestation. © AFP

Le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, le 28 décembre 2009, quelques jours après son arrestation. © AFP

Publié le 5 octobre 2011 Lecture : 3 minutes.

« Anwar est vivant ». « Les moudjahidines balayeront les États-Unis, ce cancer ». Ce sont les mots prononcés par le jeune Nigerian Umar Farouk Abdulmutallab, lors de son entrée dans le tribunal de Detroit, en référence à l’imam américano-yéménite, Anwar al-Aulaqi. Ce dernier, qui a été tué vendredi au Yémen lors d’une frappe américaine, aurait soutenu, selon les renseignements américains, l’initiative d’Abdulmutallab dans sa tentative d’attentat sur le vol Amsterdam-Détroit, le 25 décembre 2009.

Le jeune Nigerian semble décidé à jouer la carte de l’agitation et de la provocation dans un procès où il risque pourtant la prison à vie. Après avoir récusé ses avocats afin de se défendre seul, il a promis de « défendre Mahomet ». Une attitude déterminée qui s’est toutefois heurtée l’intransigeance de la juge Nancy Edmunds qui a suspendu l’audience immédiatement en exigeant que l’accusé, en tee-shirt, passe une tenue plus appropriée.

la suite après cette publicité

« J’aimerais que vous mettiez une chemise avec des boutons, cela fera meilleure impression sur les jurés », a-t-elle dit. Le jeune homme s’est exécuté et, après quelques minutes, a rejoint l’enceinte du tribunal vêtu d’une tunique sombre

Le "complot de Noël"

Umar Farouk Abdulmutallab est accusé d’avoir tenté de tuer les 279 passagers d’un vol Amsterdam-Detroit, le 25 décembre 2009, en déclenchant des explosifs dissimulés dans son slip. Ceux-ci n’avaient pas détonné mais seulement produit des flammes. Alertés par la fumée, les passagers avaient fini par maîtriser le jeune homme. Oussama Ben Laden, alors chef d’Al-Qaïda, s’était empressé de revendiquer la responsabilité de cet attentat manqué, que la presse américaine appelle désormais le « complot de Noël ».

Si la juge de Detroit n’a pu obtenir du prévenu qu’il prenne un avocat, elle a réussi à le convaincre de se faire assister par un conseiller technique. Mais Umar Farouk Abdulmutallab, âgé de 24 ans, a fermement souhaité interroger lui-même les témoins pendant son procès, qui devrait durer de longues semaines.

la suite après cette publicité

Dès mardi, il a eu une attitude offensive lorsqu’il a interpellé un des jurés, une femme, qui avait dit craindre pour sa sécurité : « Vous n’êtes pas tranquille. Admettez-vous aussi que des gens pourraient être mécontents du verdict et se venger ? ». La femme a répondu par l’affirmative à la question d’Abdulmutallab.

Une attitude qui n’est pas sans rappeler celle de Zacarias Moussaoui. Le Franco-marocain, seul participant aux attentats du 11-Septembre à avoir été jugé jusqu’à présent par un tribunal américain, avait voulu faire de son procès une tribune de propagande pour Al-Qaïda.

la suite après cette publicité

Répercussions

L’attentat manqué a eu de nombreuses répercussions. Tout d’abord dans les aéroports où les fouilles se sont intensifiées, suscitant des polémiques. Les autorités américaines ont également décidé d’élargir considérablement la liste des personnes interdites de vols à destination du territoire.

Le « complot de Noël » a terni l’image des services de renseignement américains, déjà mauvaise depuis les attentats du 11 septembre. Un attentat manqué qui met d’autant plus mal à l’aise les autorités que le propre père de Farouk Abdulmutallab, un banquier nigérian, avait alerté la CIA sur l’adhésion de son fils aux thèses islamistes.

Les répercussions se sont fait sentir également dans a politique intérieure. Les républicains avait profité de ce nouvel impair pour tacler l’administration démocrate, pointant à la fois le laxisme de Barack Obama face aux menaces terroristes et son irresponsabilité dans sa volonté de fermer la prison de Guantanamo.

(Avec AFP)

 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Les Twin Towers le 11 septembre 2011. © AFP

11 Septembre : l’Amérique s’est trompée de guerre

Contenus partenaires