Présidentielle au Cameroun : « Les partis sont les meilleurs garants de la transparence » du scrutin
Samuel Fonkam Azu’u, président du Conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), l’organisme chargé de l’organisation, de la gestion et de la supervision de la présidentielle, fait l’état des lieux sur la préparation du scrutin à quelques jours du vote, prévu le 9 octobre. Interview.
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Où en êtes-vous avec la préparation de des opérations de vote ?
Le matériel électoral nécessaire est presque complet. Les encres indélébiles, les cachets, isoloirs et tout le kit électoral est déjà au niveau des antennes communales d’Elections Cameroon [Elecam, la commission électorale du Cameroun, NDLR]. Ils n’attendent plus qu’à être acheminés dans les bureaux de vote. Le matériel non sensible, à l’instar des isoloirs, est en train d’être acheminé vers les bureaux de vote. Le matériel sensible, comme les urnes ou les bulletins de vote, sera distribué aux bureaux de vote la veille du scrutin mais elles sont déjà stockées dans les communes.
L’incident survenu sur le pont du Wouri, à Douala, menace-t-il la tenue du vote ?
Non, pas du tout. Ce n’était qu’un militaire isolé, qui tirait en l’air. La situation a été maîtrisée, le calme est revenu. Les mesures de sécurité qui ont été prises nous semblent adéquates et opportunes. Il n’y a pas eu d’autre incident et nos collaborateurs travaillent en toute sérénité.
La loi prévoit un financement public de 45 000 euros pour chaque candidat à la présidentielle, mais l’argent tardait à arriver. Où en est-on ?
Je dois vous dire que ce n’est pas de la compétence d’Elecam. Mais à ma connaissance, le ministère de l’Administration territoriale, qui s’en occupe aurait déjà versé les fonds dans les comptes de campagne des candidats.
Certains candidats recalés par Elecam ont été repêchés par le Conseil constitutionnel. Est-ce que vous vous êtes trompés dans l’examen de leurs dossiers ?
Non. Nous avons bien fait notre travail. Sur les 52 dossiers déposés, nous avons rejeté ceux qui n’étaient pas conformes à la loi. Dix neuf d’entre eux ont formulé des recours. Mais deux seulement ont obtenu gain de cause. Cela est dû à un problème d’interprétation. Elecam, qui n’est pas une juridiction, a fait une interprétation littérale de loi, qui exigeait de la part des postulants un certificat d’imposition. Nous ne savions pas qu’une jurisprudence antérieure du Conseil constitutionnel admettait les certificats de non imposition.
Un membre du conseil électoral d’Elecam, Pauline Biyong, est pressée de démissionner par plusieurs candidats parce qu’elle serait impliquée dans la campagne du parti au pouvoir (RDPC). Qu’en est-il exactement ?
Ce sont des allégations dont personne n’a jusqu’à présent apporté la moindre preuve…
Avez-vous au moins ordonné une enquête ?
Bien sûr ! J’ai reçu l’intéressée le jour même où la presse l’a mise en cause, pour entendre sa version. Le même jour, le conseil électoral s’est réuni pour examiner la question. Encore une fois, aucune preuve n’a été fournie et M. Biyong travaille sereinement.
Que répondez-vous à ceux qui disent d’Elecam qu’elle a moins le souci de la transparence que celui de donner une apparence de crédibilité à cette présidentielle ?
C’est un mauvais procès. La crédibilité de ce scrutin ne sera pas qu’apparente. Pour qu’une élection puisse être crédible, il faut l’organiser dans des conditions de transparence. Le système mis en place permet à toutes les parties prenantes d’être présentes à chaque étape du processus. De l’inscription des électeurs aux opérations de vote, les partis politiques sont présents. Ils signent les procès-verbaux. La loi nous l’impose. Nous n’avons pas le choix. D’ailleurs, ce sont les partis politiques qui sont les meilleurs garants de la transparence.
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Propos recueillis par Georges Dougueli
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