Mahi Binebine : « La Marrakech Art Fair est une bénédiction pour le marché de l’art au Maroc »

Le Franco-Marocain Mahi Binebine partage sa vie d’artiste entre peinture, sculpture et écriture. Tout en exposant ses œuvres à la Marrakech Art Fair, il est également membre du jury du Prix littéraire de la Mamounia (décerné samedi 1er octobre à Mohamed Leftah). Pour Jeune Afrique, il revient sur le succès de la foire d’art contemporain de la Ville ocre.

Mahi Binebine : « Au Maroc, nous avons eu une révolution douce ». © Marie Villacèque, pour J.A.

Mahi Binebine : « Au Maroc, nous avons eu une révolution douce ». © Marie Villacèque, pour J.A.

Publié le 1 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Jeuneafrique.com : C’est votre deuxième participation à la Marrakech Art Fair

Mahi Binebine : En effet, plusieurs de mes tableaux étaient présentés l’année dernière. D’ailleurs, après la foire, une galerie allemande qui m’avait repéré a réalisé une grande exposition avec certaines de mes œuvres, à Berlin en février 2011. C’est le but de l’événement. Cette année, une partie de mon travail est exposé par les galeries, Pierre Marie Vitoux et L’atelier 21, respectivement française et marocaine, et l’une de mes sculptures est présentée à l’entrée du Palace Es Saadi.

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Qu’attendez-vous de cette deuxième édition ?

La Marrakech Art Fair rivalise déjà avec Dubaï, et bientôt, nous serons en concurrence avec la Fiac de Paris.

C’est un événement majeur car il y avait 30 galeries l’année passée, et il y en a 50 pour l’édition 2011, dont 13 marocaines ! On rivalise déjà avec Dubaï, et bientôt, nous serons en concurrence avec la Fiac de Paris ou Arco à Madrid. Le but est d’ouvrir le marché international aux Marocains et vice-versa. Cette foire est une bénédiction du ciel pour le marché de l’art au Maroc.

Mais aussi pour la ville de Marrakech ?

Oui, car la crise et l’attentat en avril sur la place Jemaa el Fna ont affecté le tourisme. Un tel événement redynamise donc la ville à tous les niveaux. Il a fallu quelqu’un comme Hicham Daoudi pour relever ce défi, ainsi qu’Elisabeth Bauchet-Bouhlal, propriétaire du Palace Es Saadi qui accueille l’évènement. La première année, Daoudi a perdu de l’argent, il fallait convaincre les galeries de venir… Cette fois, il espère ne pas en perdre, la participation de 50 galeries, c’est tout simplement magnifique! Beaucoup d’hôtels veulent à leur tour avoir la foire. D’ailleurs, la plupart d’entre eux présentent des expositions entre leurs murs, comme le Sofitel ou le Four Seasons.

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Quel a été l’impact des révolutions arabes sur l’art contemporain ?

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Beaucoup de tableaux dans cette foire s’appellent « Printemps arabe » !  Au Maroc, nous avons eu une révolution douce. Et j’espère bien qu’elle va se prolonger. Il y a eu un moment d’accalmie pour l’art contemporain arabe, mais maintenant il est devenu une valeur refuge, les gens investissent beaucoup dans ce domaine là.

Vous avez installé votre atelier à Tahanaout, dans la résidence d’artistes, Al Maqam. Comment ce lieu participe-t-il à la foire ?

Une exposition de sculptures y est présentée pendant tout l’évènement, elle fait partie du parcours culturel de la Marrakech Art Fair. Al Maqam est une résidence d’artistes qui a été créée en 2000 par le peintre Mohamed Mourabiti. J’y ai installé mon atelier il y a 5 ans et de nombreux artistes étrangers peuvent y louer un espace et venir y travailler. C’est pour moi une bouffée d’air qui permet de couper avec le tourbillon de Marrakech.

Vous êtes l’auteur de nombreux ouvrages et en même temps un peintre et sculpteur phare de la scène artistique marocaine. Comment parvenez-vous à concilier écriture et peinture ?

En réalité, je fais plus de peinture que d’écriture, mais j’aimerais que ce soit l’inverse! Je vends beaucoup de tableaux et moins de livres… (rires)

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Propos recueillis par Marie Villacèque, envoyée spéciale à Marrakech.
 

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